Perquisition inquiétante
La Sûreté du Québec (SQ) est intervenue mardi dernier dans un pavillon de Sainte-Angèle-de-Monnoir. L’objectif était de démanteler un réseau de trafic d’armes dans le cadre d’une opération nationale.
Le 20 juin, tout un quartier de Sainte-Angèle-de-Monnoir a été surpris de voir une habitation entourée de voitures de police. Le long de la Descente de la Côte-Double à Sainte-Angèle-de-Monnoir, des policiers de la SQ étaient stationnés face à une maison. L’intervention, discrète, visait à démanteler un réseau de fabriquant d’armes. « On a découvert qu’il y avait une perquisition dans la soirée, sourit un voisin. D’ailleurs, nous ne savions pas pourquoi. »
Les policiers ont agi dans le cadre de l’opération Centaure. Celle-ci a pour mandat d’assurer une pression constante sur le crime organisé et ainsi, lutter activement contre la violence armée au Québec. Centaure permet à tous les corps policiers partenaires de maximiser leurs efforts au niveau national, régional et local ciblant à la fois l’approvisionnement, l’importation, la fabrication, la distribution et la possession illégale d’armes à feu. Outre la SQ, la Gendarmerie Royale du Canada, les services de police de Montréal et l’Agence des services frontaliers du Canada ont participé à cette mission qui a débouché à 64 perquisitions pour 45 arrestations.
Au Québec, 19 perquisitions ont été réalisées dont celle à Sainte-Angèle-de-Monnoir, à la grande surprise du maire du village, Denis Paquin. « Pour le coup, cela prouve que nos forces policières fonctionnent très bien, même à l’échelle du pays. De plus, c’est une bonne chose de voir que le pays contribue à réduire la circulation des armes à feu. »
Pendant la journée de mardi, les autorités ont saisi 440 armes à feu dont 73 imprimées en 3D, 52 imprimantes 3D ainsi que 32 chargeurs imprimés en 3D, 87 silencieux dont 63 imprimés en 3D et 176 carcasses armes à feu imprimés en 3D. Le grand avantage de l’impression en 3D est d’obtenir une arme à bien plus faible coût.
Les objets saisis serviront à démontrer, notamment, l’implication des suspects dans des activités criminelles, dont la fabrication artisanale d’armes à feu à l’aide d’imprimantes 3D pour ensuite en faire la vente.
Un succès
Pour le Directeur des Enquêtes criminelles, l’Inspecteur-Chef Benoit Dubé, le coup de filet de mardi est un succès. « Cette opération démontre comment les organisations policières canadiennes s’unissent pour combattre le phénomène émergent qu’est la fabrication d’armes à feu artisanales. La SQ, avec ses partenaires, au Québec comme ailleurs au Canada, continuera de surveiller et d’agir contre la violence armée. Le phénomène est interprovincial et ne s’arrête pas aux frontières. Notre collaboration et notre désir d’assurer la sécurité de nos populations non plus. »
Ce coup de projecteur sur Sainte-Angèle-de-Monnoir ne change en rien la vision de Denis Paquin sur son village. « C’est un endroit très paisible et les habitants l’apprécient pour cela. On a un beau cadre de vie qui reste calme. Le taux de criminalité est très bas ici, tout comme dans la MRC de Rouville. D’ailleurs, je passe souvent devant la propriété lorsque je fais des marches. Je n’avais rien vu de particulier. » Interrogés, les voisins n’en avaient aucune idée non plus.