Pénurie du logement générale
De passage à Chambly, Daniel Côté, président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), a parlé des défis qui touchent les villes, notamment en ce qui a trait à l’habitation et le logement.
Parmi les thèmes abordés, celui de l’habitation et du logement en est un critique. « Ce qui ressort du lot, c’est la pénurie de logements […] il y en a partout », convient Daniel Côté. Aussi présente, Alexandra Labbé, mairesse de Chambly, parle de la croissance démographique vécue dans la communauté métropolitaine de Montréal. « Sur la Couronne Sud, on la (pénurie du logement) vit beaucoup. Il faut être capable d’offrir une diversité de logements. C’est un peu le rôle du municipal de prévoir ça et d’assurer l’offre », reconnait la mairesse.
En cette matière, Julie Daigneault, cheffe de Démocratie Chambly, souhaiterait voir la Ville jouer un rôle d’inclusion. « Il faudra une gamme de logements à des prix différents car, actuellement, les logements ne permettent pas aux familles de se loger », expose-t-elle. Mme Daigneault demande comment il sera possible d’offrir suffisamment de logements en optant pour une autre avenue que celle de construire des tours. « On favorise une densification au détriment de la qualité de vie », complète-t-elle.
Tournée québécoise
Dans le cadre de sa tournée à travers toutes les régions de la province, le président de l’UMQ a fait une escale en sol chamblyen. « On veut sortir les grands enjeux municipaux à la grandeur du Québec », justifie-t-il, questionné au Jardin Boileau.
L’objectif de la tournée a été d’entendre les priorités des municipalités pour l’élaboration de la plateforme électorale municipale en prévision des élections générales du Québec l’automne prochain. Ces priorités, elles seront présentées aux chefs des grandes formations politiques lors du Sommet électoral, le 16 septembre prochain, à Montréal, en plein cœur de la campagne électorale. « On va pouvoir les challenger sur les enjeux principaux. On va vouloir des engagement de leur part », établit Daniel Côté. Dans deux ans, l’UMQ entend négocier un pacte avec le gouvernement en place conséquemment à ces engagements.
Alexandra Labbé à l’UMQ
Depuis avril dernier, Alexandra Labbé fait partie du conseil d’administration (CA) de l’UMQ. Elle y représente le caucus de la Montérégie. « Son rôle est de rassembler la réalité diversifiée des élus de ce grand territoire et d’apporter ça au CA. On vient de commencer à travailler ensemble. On apprend à se connaître mais la collaboration est bien partie », synthétise celui qui est président de l’UMQ depuis un peu plus d’un an. « J’ai encore à développer des liens avec certaines parties de la Montérégie que je connais moins », renchérit Alexandra Labbé, qui précise tout de même avoir établi « un bon contact » lors de sa tournée d’appel lui permettant d’être élue au sein du CA de l’UMQ.
Finances et fiscalité
Daniel Côté soulève au passage les enjeux relatifs à la fiscalité des villes. Il estime que les municipalités ont reçu beaucoup de responsabilités dans les dernières années mais il considère que la fiscalité n’a pas évolué dans le même sens. « Autrement dit, on a plus de responsabilités mais moins de moyens pour les assumer », résume-t-il. « On travaille dans nos villes respectives à aller chercher le plus possible du gouvernement mais en se parlant, on est capable d’établir un plan de match », évoque de son côté Mme Labbé.
Le président de l’UMQ constate que malgré la distance qui sépare les villes, les enjeux sont souvent les mêmes d’une municipalité à l’autre. À « géométrie variable », il déclare que les défis liés au transport collectif et la pénurie de main-d’œuvre ressortent du lot. Il ajoute que la relance post-pandémique est complexe à certains endroits.
Campagne électorale
Les élections provinciales auront lieu le 3 octobre 2022. « La campagne s’en vient donc j’ai l’impression qu’on sera mieux entendus », fait valoir M. Côté qui rappelle du même coup l’importance du palier municipal de par sa proximité avec les citoyens.
En terminant, Alexandra Labbée et Daniel Côté tracent des parallèles entre Chambly et Gaspé en faisant miroiter leur aménagement en périphérie d’étendues d’eau et leurs éléments patrimoniaux.
Un sondage révélateur
Du 14 au 20 avril dernier, la Banque Manuvie a effectué un sondage sur l’endettement. Celui-ci révèle que près d’un propriétaire sur quatre affirme que si les taux d’intérêt devaient augmenter davantage, il serait forcé de vendre son logement. Le sondage se penche sur les conséquences des taux d’intérêt, de l’inflation et du prix du logement sur la capacité financière au Canada :
-Plus d’un Canadien sur cinq s’attend à ce que la hausse des taux d’intérêt ait une incidence négative sur son hypothèque, son endettement et sa situation financière générale.
-Pas moins de 18 % des propriétaires pensent qu’ils n’ont plus les moyens de payer le logement qu’ils possèdent.
-Les Canadiens endettés sont plus susceptibles de déclarer que cette dette les stresse, près de la moitié affirmant qu’elle a une incidence négative sur leur santé mentale.
-Le marché du logement est hors d’atteinte pour la plupart, les deux tiers considèrent que l’accession à la propriété n’est pas abordable dans leur collectivité locale.
-Près de la moitié des Canadiens affirment qu’ils éprouveraient des difficultés à gérer les dépenses imprévues ou qu’ils reconsidèrent leurs plans pour les vacances d’été en raison de problèmes d’abordabilité.