Pas d’autobus pour septembre
Une cinquantaine de chauffeurs d’autobus ont manifesté leur mécontentement, vendredi dernier, devant le bureau du député de Chambly et ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.
Les élèves pourraient être privés d’autobus dès la prochaine rentrée scolaire. C’est le risque qui plane si les conditions salariales ne s’améliorent pas. « Si l’employeur n’a pas d’entente avec le gouvernement, on va se retrouver sans contrat pour septembre », met en reflet Nancy Lafond, présidente syndicale à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) qui représente Autobus Chambly.
Depuis les cinq dernières années, c’est une moyenne de 1.6 % en indexation aux contrats (IPC) avec les centres de services scolaires et/ou commissions scolaires qu’a reçue Autobus Chambly.
« On est sous-payés pour la charge de travail que l’on a. On est tous tannés. » – Nancy Lafond
Coût de la vie
Le prix du carburant a fait un bond au cours des derniers mois. Quant au coût pour l’entretien des véhicules, aux dires d’Isabelle Robert, présidente d’Autobus Chambly, il a grimpé de 50 % au fil des quatre dernières années. À cela s’ajoute l’obligation d’acheter des autobus électriques qui entre en vigueur cette année. Cette nouvelle norme force un coût d’acquisition de 192 000 $ de plus malgré les subventions pour l’achat de quatre autobus. « Avec ce que le ministère de l’Éducation nous propose, nous ne pouvons donner un salaire convenable et la rentabilité de notre entreprise est en jeu », déplore Mme Robert. Après deux ans de service, un chauffeur d’autobus scolaire est payé 21,01 $ de l’heure. Pour être en mesure d’embaucher, Isabelle Robert a augmenté à 19,58 $ le salaire d’entrée. Un chauffeur travaille de 25 à 35 heures par semaine.
Une augmentation de l’ordre de 20 à 25 % est demandée par le syndicat. « On est sous-payés pour la charge de travail que l’on a. On est tous tannés », exprime Nancy Lafond.
Un métier difficile
« Notre travail n’est pas reconnu », considèrent Mesdames Robert et Lafond. Outre l’apprentissage des trajets à travers les nombreuses familles éclatées et le respect des horaires, Mme Lafond parle de gestion d’enfants à titre de difficulté. « On gère des ados qui fument la vapoteuse ou du pot. J’ai déjà reçu une bouteille par la tête. On peut même se faire cracher au visage », ajoute-t-elle. Au secondaire, il peut y avoir 72 élèves par circuit. S’ajoutent à cela des enfants à besoins particuliers. « On doit jongler avec tout ça et avoir une conduite impeccable », termine la cheffe syndicale.