Parler aux fantômes
Brigitte Lussier, autrice, passeuse d’âmes et ex-chasseuse de fantômes rougemontoise, nous ouvre la porte sur ses communications alléguées avec l’autre monde.
À l’occasion de la saison de l’Halloween, l’autrice rougemontoise Brigitte Lussier nous parle de fantômes. Ou plutôt des entités qui n’arrivent pas à passer vers l’au-delà. Dans l’optique de démystifier la mauvaise réputation que la culture populaire attribue aux fantômes, elle nous invite à plonger dans son univers où la communication entre le monde des vivants et des défunts semble possible.
« Souvent, quand on commence à parler de [paranormal], plus de gens que l’on pense ont vécu un évènement qui les ont amenés à se questionner sur ce côté-là. Tu n’en parles pas, parce que tu ne veux pas passer pour quelqu’un qui est déconnecté de la réalité. » Brigitte nous parle de l’espace d’ouverture qu’elle souhaite créer pour permettre un dialogue social se focalisant sur l’écoute et l’acceptation. Dans ce contexte, « c’est drôle, mais tout le monde a son expérience à raconter! ».
Chasse aux fantômes
Pendant près d’une décennie, Brigitte et son conjoint ont offert des consultations à domicile pour venir en aide aux personnes craignant habiter une maison hantée. Ils ont dû mettre fin à leur service, offert gratuitement ou sur contributions volontaires, pour des raisons personnelles.
L’appellation populaire de « chasse aux fantômes » dérange un peu la Rougemontoise. « Il ne s’agit pas de les chasser, mais plutôt de les aider dans leur cheminement », corrige-t-elle. « À toutes les places [où] j’allais, on captait des voix de personnes qui demandaient de l’aide pour passer. J’ai réalisé que je pouvais me mettre en méditation pour élever le taux vibratoire de la place [et] parler avec elles. »
Le service, impliquant souvent l’usage d’encens ou d’huiles essentielles, est décrit par Brigitte comme étant « un reset d’énergies ». L’usage d’ « appareils professionnels pour la détection de champs électromagnétiques » faisait aussi partie de la pratique.
Axée sur la sensibilisation et la transmission de ses connaissances, la passeuse d’âmes nous explique que son objectif était « [d’outiller et de rassurer] les personnes pour que, par la suite, elles soient capables de remettre leurs propres énergies » dans leur demeure. « Ce qui est important, c’est de travailler sur le lieu, en travaillant sur soi-même. […] L’être humain émet des ondes énergétiques. Ça, la science classique le démontre. C’est important d’avoir la pleine conscience que ces énergies auront un impact sur [notre environnement] », défend-elle.
Mauvaise réputation
Dans les cas dont témoigne Brigitte, « Ce sont des personnes, comme vous et moi, qui ne sont simplement pas prêtes à passer à l’autre étape, dit-elle, avant de nous expliquer que les entités cherchent l’attention des vivants pour solliciter leur aide : il y a plus de peur que de mal ».
« Les entités qui sont plus dans la lumière, leurs vibrations sont plus subtiles. C’est plus facile de ressentir des entités qui veulent faire peur que [celles] qui sont là pour nous aider et nous guider. Il y a autant, sinon plus de positif. Mais, on est plus habitués à entendre parler du négatif, » avance-t-elle.
Ce que nous dit la science
La passeuse d’âmes nous dévoile son souci de ne pas expliquer le phénomène par certains concepts scientifiques . « Il faut faire la part des choses et prendre du recul. Se poser la question »Est-ce que je peux expliquer ce que j’ai vécu? ». Aussitôt que l’on vit quelque chose, il ne faut pas commencer à se dire tout de suite »Ça y est, c’est du paranormal! » […] Des fois, il n’y avait rien. Ça s’expliquait par la science. »
Elle assume toutefois sa réalité et défend avoir vu et entendu des âmes en quête d’aide, incapables de faire le passage. « Je pouvais les voir très clairement. Tant que tu ne l’as pas vécu, tu as le choix d’y croire ou non. Quand tu l’as vécu plusieurs fois, tu ne peux plus ne pas y croire. »
Pour le monde scientifique, le cerveau humain est à la quête de sens. Il cherche une explication logique aux éléments qu’il traite. La paréidolie est le nom donné au processus psychologique qui transforme les stimulus abstraits ou inexplicables, visuels comme auditifs, en information plus concrète pour le cerveau. C’est ce qui explique le fait de voir des visages sur des objets, de donner des formes aux nuages ou de méprendre des bruits pour des voix. L’Agence Science-Presse parle de ce phénomène comme étant « le cerveau [qui] nous joue des tours. »