Nouvelle crêperie à Chambly
Deux pâtissiers français, installés au Québec depuis un peu plus d’un an, ont eu un véritable coup de cœur pour Chambly. Ils ont décidé, en pleine pandémie, d’y ouvrir leur propre crêperie, la seule et unique du coin.
Romain Lanly, 28 ans, et Cédric Diel, 36 ans, sont pâtissiers de métier depuis 13 et 20 ans, et cela se sent dans leur manière artisanale et soignée de faire les crêpes. Ils expliquent être tombés sous le charme de Chambly pour son lac et son centre-ville. « La ville est vraiment jolie! »
« C’est de l’artisanat. On travaille tous les week-ends, on travaille la nuit; il faut être passionné et aimer ce que l’on fait (…) On en apprend tous les jours. » – Romain Lanly
Un manque à Chambly
Ils ont fait une étude de marché et ont vite constaté que, la crêperie la plus proche étant à Longueuil, il devait y avoir un besoin à combler. « Par ailleurs, en été, il y a beaucoup de touristes avec la piste cyclable. On a réalisé qu’il y avait un marché intéressant à exploiter et on a saisi l’occasion. » Mais lorsqu’ils ont ouvert Les Friands Disent à la place de l’ancien commerce Ô Crêpe, au 693, avenue de Salaberry, ils étaient loin de se douter que deux jours après s’être lancés, le 30 octobre dernier, ils devraient fermer leur salle à manger pour suivre les directives du gouvernement. « On a signé l’achat et deux jours après, pas de chance, il fallait fermer. »
En ce moment, ils sollicitent l’application tierce Uber Eats pour la livraison et vendent leurs délices au comptoir. Tout est au menu : crêpes sucrées, salées, au sarrasin, muffins, café et smoothies, etc. La crêpe Saint-Honoré, une spécialité sucrée montée de choux à la crème, ne déçoit pas non plus.
Une passion véritable
Son intérêt de départ pour la pâtisserie, Romain le doit à son grand-père, qui était cuisinier de métier. L’appel vers sa vocation était, comme pour Cédric, plus fort que lui. « L’école ne m’intéressait pas et je voulais travailler, créer quelque chose de mes mains. Mes parents m’ont soutenu dans cette voie que j’ai tracée. »
De l’audace
Les deux associés sont aussi colocataires et habitent à Montréal. Ils vivent au Québec depuis plus d’un an et se sont rencontrés à Première Moisson, dans le quartier Maisonneuve de Montréal, où ils travaillaient tous deux comme pâtissier.
« Avec la pandémie, c’était trop tranquille et on en a eu un peu marre. On s’est dit, “pourquoi ne pas travailler à notre compte?”, puis il y a eu le déconfinement en été. Les salles avaient rouvert et ça nous a encouragés davantage. »
Malgré la fermeture actuelle de leur salle à manger, ils demeurent positifs et comptent sur l’intérêt des locaux et des touristes de Montréal pour devenir une attraction culinaire. « Il faut nous laisser le temps de nous faire connaître. C’est sûr que ça se fera notamment par le bouche à oreille et on a déjà de très bons retours en général. La clientèle revient et suit notre actualité sur les médias sociaux. Notre toute première cliente venait du nord du Québec. Elle s’appelle France, ce qui est assez cocasse. » Ils admettent que les affaires en temps de pandémie ont leur lot de défis mais qu’elles apportent aussi certains bénéfices. « Avec la COVID, il est évident que sur le plan financier, c’est plus difficile quant aux charges, au loyer, mais l’avantage de la pandémie est que les prix ont chuté. Il y a aussi le fait que les gens ont envie de nouveauté pour égayer leur quotidien et c’est ce que l’on offre. »
Le perfectionnement
Pour les pâtissiers, il est hors de question de tomber dans la complaisance. Il faut continuellement innover. « C’est de l’artisanat. On travaille tous les week-ends, on travaille la nuit; il faut être passionné et aimer ce que l’on fait, sinon on ne tient pas longtemps. On en apprend tous les jours. » Cédric poursuit : « C’est un apprentissage continuel. On retravaille nos recettes. On ne s’assoit pas sur nos lauriers. » Ils ajoutent qu’ils souhaiteraient recevoir plus d’avis et de commentaires de la part de la clientèle afin qu’ils puissent bonifier leurs propositions. « On aime avoir des idées et faire des essais, faire plaisir aux clients. Ils peuvent nous dire, par exemple, qu’ils aimeraient que ce soit moins sucré ou plus salé. On prend la critique constructive et on vise toujours plus haut. On peut faire preuve de beaucoup de flexibilité. Mais il va falloir que les salles rouvrent pour pouvoir en proposer plus. On aimerait bien proposer des brunchs. »
Les deux jeunes hommes annoncent qu’un partenariat est prévu avec FG Chocolatiers, sur la rue Bourgogne. « Ils vont nous faire de la crème glacée et on fera des crêpes profiteroles et des banana splits. On aime créer du volume et de la couleur dans les assiettes. On se fait plaisir, c’est notre métier. »