Moyens de pression: La rentrée scolaire s'annonce mouvementée

ÉDUCATION. Les enseignants de la Commission scolaire des Patriotes ne feront pas une minute de plus que les 32 heures qui leur sont assignées dès le mois de septembre.

Dès la rentrée, les enseignants s’en tiendront donc à ce que prévoit leur tâche, soit 27 heures d’enseignement et cinq heures de travail personnel. Ils ne participeront plus aux comités tels que bibliothèque, olympiades, projets éducatifs à moins que la direction d’école ne libère du temps dans leur horaire, dans quel cas ils ne feront que le temps prévu. Fini aussi l’implication bénévole des professeurs dans les activités étudiantes s’ils n’ont pas de temps assigné à cette tâche.

Cette mesure fait partie du plan de mobilisation adopté par le Syndicat de Champlain, qui représente notamment 8000 enseignants des Commissions scolaires Marie-Victorin, des Patriotes et des Tisserands. Selon le président du syndicat, Éric Gingras, l’impact se fera surtout sentir du côté de l’administration.

«Ce qu’on tente de faire faire aux professeurs, ce sont toutes ces activités pour lesquelles ils ne sont pas rémunérés, mais que les profs et le personnel de soutien font quand même, explique-t-il. Habituellement, nous en faisons une grosse partie bénévolement parce que notre milieu nous tient à cœur. Mais quand on est en négociation, qu’on nous demande d’en faire un peu plus et qu’on cherche à couper, nous ce qu’on dit, c’est qu’on va respecter le 32 heures.»

Les enseignants refuseront également de procéder à des collectes d’argent, distribueront des tracts aux parents et comptent bien perturber les formations imposées et les rencontres lors de journées pédagogiques organisées par la direction.

Les membres du personnel de soutien devraient aussi adopter un plan d’action similaire au cours des prochains jours.  M. Gingras souligne toutefois que des journées de grève pourraient s’ajouter.

Selon le président du syndicat, les enseignants ont l’appui de la population. Il soutient que les moyens de pression étaient devenus nécessaires en raison de l’attitude fermée du gouvernement, qu’il accuse de ne proposer «rien de concret» sauf de couper dans le budget des commissions scolaires. «Nous faisons le pari que la population est derrière nous et qu’elle ne veut pas que le gouvernement nuise au réseau de l’éducation en coupant», dit-il.

Conventions échues

Rappelons que les conventions collectives des enseignants sont échues depuis le 31 mars. Les enseignants s’opposent notamment à l’augmentation de la taille des groupes et à la révision de leur composition pour ne plus tenir compte des élèves en difficulté. Les enseignants ne digèrent pas non plus l’augmentation de leur tâche de 32 à 35 heures par semaine assortie d’un gel salarial.

Depuis septembre dernier, les enseignants ont manifesté à plusieurs reprises leur mécontentement, notamment par le port d’un brassard et le prolongement des récréations de dix minutes. Les enseignants avaient notamment protesté contre les coupes ministérielles devant le pont Jordi-Bonet à Belœil, en avril dernier. Ils comptent renouveler l’expérience le 22 juin sur les passerelles surplombant la route 132, à Longueuil.