Montérégie : zones critiques pour la sécurité routière

Le journal a fait le tour de ses villes afin de voir quels sont les lieux critiques en matière de sécurité routière et quelles sont les démarches entreprises pour y remédier.

À Chambly, les intersections les plus accidentogènes identifiées sont De Périgny/Brassard, De Périgny/Fréchette et Fréchette/Kennedy. Les intersections Fonrouge/Beaulac et le boulevard Anne-Le Seigneur, au croisement du sentier polyvalent, sont également ciblées. Des accidents causant des blessés graves sont survenus en ces lieux. « Nous travaillons déjà sur plusieurs des intersections problématiques, comme Fréchette/Kennedy et De Périgny sur diverses intersections, en partenariat avec le ministère des Transports et de la Mobilité durable Québec (MTQ) », mentionne la Ville. Elle ajoute que des travaux sont déjà prévus en 2025 et 2026. D’autres devraient suivre au cours des prochaines années, selon les priorités de la Ville.

« Nous travaillons déjà sur plusieurs des intersections problématiques. » – Ville de Chambly

Cyclistes et piétons à risque

Tous les accidents impliquant au moins un piéton ou un cycliste, survenus sur le territoire de la Ville de Chambly entre 2016 et 2020, ont été recensés par les policiers et rendus accessibles par la Société de l’assurance automobile du Québec. Le nombre impliquant un piéton s’élève à 39, alors qu’il est de 57 pour les cyclistes. Le nombre de blessés légers est de 86, comparativement à 5 pour les blessés graves. 

En 2017, un seul accident mortel impliquant un piéton est survenu. Il s’est produit dans le stationnement arrière d’un concessionnaire automobile, situé sur le boulevard De Périgny, et n’était donc pas en lien avec la sécurité du réseau routier de la ville de Chambly. Les accidents causant des blessés graves, quant à eux, sont survenus aux intersections mentionnées au début du texte. « Les intersections du boulevard De Périgny offrent peu de protection et de confort pour les cyclistes et les piétons. Il n’y a aucun marquage pour les cyclistes à travers De Périgny, aucun îlot refuge permettant aux piétons de traverser en deux temps, aucun ombrage et mobilier urbain pour les piétons, etc. », est-il écrit dans l’Étude de circulation véhiculaire et du réseau de transport actif commandée par la Ville.

Les conducteurs de cyclomoteur sont aussi vulnérables sur la route. En avril dernier, à l’angle de De Périgny/Salaberry, un adolescent s’est fait happer par un automobiliste qui n’avait pas attendu son droit de passage. Le jeune blessé avait dû se faire amputer une partie du pied.

Carignan

Carignan avance n’avoir qu’un seul site nécessitant une intervention physique. Il s’agit du chemin de la Grande Ligne, entre le chemin Salaberry et Fréchette. « Des opérations policières ont lieu régulièrement pendant que l’on travaille à identifier des mesures pertinentes », relate la Ville de Carignan.

Elle soutient travailler en étroite collaboration avec la Régie de police Richelieu-Saint-Laurent, le MTQ et ses citoyens pour sécuriser son réseau routier. Les requêtes faites à la police et à la Ville permettent d’identifier les lieux à surveiller. Avec le temps, la Municipalité a fait l’acquisition de 17 afficheurs de vitesse et des plaques de comptage, certains de ces accessoires étant permanents, d’autres étant installés temporairement pour analyser la situation à la suite de plaintes. Au cours des deux dernières années, elle dit avoir analysé près d’une trentaine d’endroits sur son territoire.

Carignan annonce employer la même mesure qui est communément utilisée pour ce genre d’évaluation, soit la vitesse pratiquée ou le V85, la vitesse respectée par 85 % des véhicules libres. Le type d’intervention est déterminé selon le type de voie, les informations transmises et l’écart moyen enregistré pour les périodes problématiques. « Les mesures entreprises peuvent passer de la simple sensibilisation à la surveillance policière, au réaménagement physique, selon l’écart entre la vitesse pratiquée et la limite prescrite », ajoute la Ville.

Marieville

Marieville souligne de son côté avoir reçu plusieurs plaintes de citoyens à l’effet que des camions lourds circulaient dans des rues résidentielles, un problème causé notamment par le fait que Marieville se trouve entre l’autoroute 10 et la route 112. « Et que certains camionneurs décident de prendre des » raccourcis » en empruntant des rues qui ne leur sont pas accessibles par règlement », complète la Ville. Elle a notamment eu plusieurs signalements sur les rues des Roseaux (couloir de circulation scolaire) et Girouard. Du printemps à l’automne, elle installera des bacs à fleurs en béton dans le centre des deux voies de circulation pour décourager les camionneurs d’emprunter ces rues « bien que la signalisation en place soit déjà très explicite ».

Pour identifier des problèmes à cet effet, Marieville se base sur les signalements effectués par des citoyens par l’entremise de son Bureau d’accueil citoyen ou l’outil de demandes en ligne. Les requêtes sont analysées par sa Commission de sécurité publique et de circulation. 

Saint-Césaire

La Ville de Saint-Césaire admet que la route 112, traversant le périmètre urbain du nord au sud, suscite beaucoup d’enjeux de vitesse et de conflits de circulation avec entrées et sorties de commerces. Elle a signé une entente de collaboration avec le MTQ pour le projet de réaménagement de la route 112. L’avant-projet des plans définitifs est en cours. L’échéancier de réalisation devrait être connu en cours d’année. « Nous sollicitons régulièrement la Sûreté du Québec pour que des patrouilles soient effectuées sur une base régulière », mentionne la Ville.

Comme autre préoccupation, la vitesse en milieu rural est également source de plusieurs plaintes. Les limites de vitesse ont été abaissées de 80 km/h à 70 km/h en 2024, et des radars pédagogiques ont été installés aux amorces de certains rangs (rangs Bas-Rivière Nord, Haut-Rivière Nord, Bas-Rivière Sud) pour sensibiliser les conducteurs aux limites de vitesse. L’ajout de panneaux de signalisation clignotants dans certaines courbes a aussi été implanté. C’est le cas de quelques rangs plus sinueux longeant la rivière Yamaska.

La circulation de camions lourds sur des chemins non autorisés fait également l’objet de plusieurs plaintes. « Nous sollicitons Contrôle routier Québec plusieurs fois par an pour faire des signalements et planifier des patrouilles », assure Saint-Césaire. En milieu urbain, le marquage au sol, tout particulièrement pour le corridor scolaire, et l’aménagement de dos d’âne pour ralentir la circulation sur les rues où sont situés des parcs sont des mesures de mitigation.

Les villes de Richelieu, Saint-Mathias-sur-Richelieu, Rougemont et Sainte-Angèle-de-Monnoir n’avaient pas répondu aux questions du journal au moment d’écrire ces lignes.