Montérégie : une clientèle à la hausse pour l’unité psychiatrique
Les travaux de la nouvelle unité de psychiatrie de l’Hôpital du Haut-Richelieu (HHR) sont terminés. Cette clientèle qui l’habite en est une à la hausse qui requiert des services.
« Depuis la COVID-19, la pression économique a fait en sorte que les individus présentent beaucoup plus de crises psychosociales », explique Wybens Louis, chef de l’unité interne de psychiatrie de l’HHR, en se référant à l’Institut national de santé publique du Québec. Martin Tétreault, directeur du programme santé mentale, dépendance et itinérance, renchérit en relevant une hausse de 30 % depuis la crise sanitaire. À l’HHR, le volume annuel d’activité se situe environ à 3 250 visites. M. Tétreault chiffre que, de ce nombre, approximativement 1 750 personnes gravitent autour de son secteur.
« Depuis la COVID-19, la pression économique a fait en sorte que les individus présentent beaucoup plus de crises psychosociales. » – Wybens Louis
Travailler avec les organismes partenaires
Myriam Lafond est directrice générale (DG) du Centre de crise et de prévention du suicide du Haut-Richelieu-Rouville. L’organisme travaille, en étroite collaboration avec l’HRR, avec une clientèle vivant des enjeux de santé mentale. Mme Lafond estime que les gens sont désormais davantage enclins à consulter et/ou à recevoir un diagnostic. « Y en a-t-il plus qu’avant? Je ne pourrais pas le dire. Mais je peux dire que les gens veulent plus comprendre ce qui se passe. Ce n’est plus rendu tabou d’aller chercher de l’aide », remarque la DG. Elle ajoute que la population est plus ouverte à « ne plus faire semblant de bien aller ».
De son côté, elle soutient ne pas manquer de ressources pour venir en aide à cette clientèle. « Les ressources sont là, mais je pense que l’on a à travailler mieux ensemble », nuance Mme Lafond. Elle affirme que les organismes et le réseau de la santé doivent être en mesure de s’unir avec plus de fluidité. « Ce n’est pas vrai que le système de santé peut tout résoudre et qu’il a la recette pour tout. Ce n’est pas possible », observe-t-elle.
En symbiose, elle estime que les deux réalités ont besoin l’une de l’autre. Parfois, le réseau lui envoie de la clientèle. D’autres fois, en première ligne, c’est plutôt l’organisme qui agit à titre de ressource initiale dirigeant l’usager vers le système de santé. « C’est là où l’on a à apprendre à se parler, à apprendre à se donner la touch », conclut-elle. « On s’assure de regarder la situation de la personne pour qu’elle soit à la meilleure place possible », considère pour sa part Martin Tétreault. Il souligne qu’il vient de vivre un forum avec l’ensemble des partenaires, « une première », sous l’initiative de son unité. Une cinquantaine de kiosques ont été occupés par ces divers partenaires.
Un lieu neuf
La nouvelle unité, qui permet de soigner les « blessures invisibles », a été emménagée de façon à « respirer », dans un souci de sécurité. À titre préventif, les supports et les barres sont de type « antipendaison ». Les fenêtres peuvent briser, mais la vitre ne tombera pas en raison de son laminage. Des portes « antibarricades » sont installées aux chambre. La salle d’apaisement, autrefois nommée salle d’isolement, permet de limiter autant que possible le recours aux mesures de contention.
Vingt-huit lits meublent l’unité du court séjour, où les usagers passent 21 jours. Dix lits composent l’unité d’évaluation et de traitement transitoire, pour les patients en situation de crise, le temps que leur état se résorbe. Leur parcours s’échelonne généralement sur deux jours. ll s’agit du même nombre de lits qu’avant les travaux. Psychiatres, travailleuses sociales, infirmières, ergothérapeute, éducatrice spécialisée et neuropsychologue font partie de l’équipe.
Martin Tétreault se dit « privilégié » alors que son plan des effectifs médicaux est comblé. « On n’a pas cet enjeu (de pénurie) », identifie-t-il.
Du côté de la police
La Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent mentionne qu’elle pilote le projet de l’Équipe de soutien en intervention psychosociale (ÉSIP) depuis 2023. Le modèle d’intervention de l’ESIP permet de joindre les personnes vivant différents problèmes comme l’itinérance, la violence conjugale, la santé mentale, l’isolement ou la maltraitance chez les personnes aînées.