Montérégie : palmarès de l’Institut Fraser sur les centres de services scolaires au Québec

Le Journal de Chambly a sollicité le Centre de services scolaire des Hautes-Rivières (CSSHR) pour réagir au palmarès de l’Institut Fraser, publié dans l’édition du 6 janvier du Journal de Montréal. Un palmarès flatteur pour le centre de services, mais qui ne correspond pas à ses critères de classification. 

« Je saisis toutes les occasions de féliciter mes élèves et le personnel pour leur réussite. Par contre, tout ce qui touche les palmarès de l’Institut Fraser et leur méthodologie, ce ne sont pas des indicateurs que nous suivons » précise Marie-Claude Huberdeau, directrice du CSSHR. Elle a accepté de répondre au journal concernant un palmarès, publié le 6 janvier dans Le Journal de Montréal, à partir de données compilées par l’Institut Fraser.

La Centre de services scolaire des Patriotes (CSSP) a refusé de répondre à nos questions.

Dans ce classement, le CSSHR, qui compte deux écoles secondaires sur le territoire que couvre le journal à Marieville (école Monseigneur-Euclide Théberge) et à Saint-Césaire (école Paul-Germain-Ostiguy), affiche la plus forte hausse d’une cote basée sur la réussite des élèves aux examens officiels des classes de quatrième et cinquième secondaire en juin 2023 au Québec. 

Dans ce palmarès, le CSSHR enregistre une forte hausse de sa « cote globale », passant de 5, en moyenne depuis 2019, à 5,7 sur une échelle de 10. Il se place, avec cette cote, au 25e rang des 61 centres de services au Québec. La moyenne de cet indicateur sur l’ensemble des centres de services scolaires au Québec est de 5,5, plaçant le CSSHR dans le segment supérieur. Le CSSP se place à la 17e position avec une cote de 6, mais en régression depuis cinq ans.

Méthode controversée

C’est le fait de ne s’appuyer que sur les moyennes des résultats des examens officiels de fin d’année pour élaborer ce palmarès que Mme Huberdeau ne trouve pas pertinent. « Nous, ce que nous regardons tout d’abord, c’est le taux de diplomation et de qualification. Ça, c’est la priorité des priorités. Fraser ne prend en compte que les notes de l’examen du ministère, sans considérer la note globale de l’élève qui englobe son évaluation tout au long de l’année scolaire. Le pourcentage d’élèves qui réussissent est beaucoup plus probant comme indicateur de réussite que le résultat moyen des élèves aux examens du ministère. Ceci dit, les choses se travaillent en parallèle. Travailler à augmenter la réussite des élèves ne va pas en contradiction avec le fait d’essayer d’avoir un plus fort pourcentage d’élèves qui réussissent. Mais ce n’est pas un indicateur sur lequel je m’attarde, ce qui ne fait pas en sorte que je ne suis pas moins fière que mes élèves aient augmenté leurs résultats à ces épreuves ministérielles. Ce sont quand même des indicateurs de bonne santé. »

Pour la directrice, les moyens mis en œuvre par le centre peuvent expliquer les bons résultats de l’étude de l’Institut Fraser, car ils sont les mêmes pour éviter le décrochage scolaire. « Nous faisons un suivi des élèves qui pourraient être à risque de décrocher ou de ne pas être diplômés », explique Mme Huberdeau, qui montre que les absences en classe, même justifiées, sont des éléments importants dans la planification stratégique de l’établissement. « À plus de dix absences par année au secondaire, cela peut comporter un risque. Ce risque n’est pas juste de voir ses résultats baisser, mais c’est toute la notion de désengagement scolaire qui entre en ligne de compte. On suit ces indicateurs et on harmonise nos façons de faire pour que nos élèves du secondaire vulnérables aient accès à un adulte signifiant. Ce sont des moyens concrets que l’on prend pour garder nos élèves à l’école. On travaille beaucoup au cas par cas. »

« Nous, ce que nous regardons tout d’abord, c’est le taux de diplomation et de qualification. Ça, c’est la priorité des priorités. » – Marie-Claude Huberdeau

Taux de diplomation

Le CSSHR est toujours en attente des chiffres officiels, pour l’année 2023-2024, du taux de diplomation au sein du centre de services. « Si vous m’appelez l’année prochaine pour nous dire que le rang du centre de services chez Fraser a baissé, ce sera peut-être une bonne nouvelle. Parce que si, moi, j’augmente mon taux de diplomation et de qualification, forcément, cela veut dire que je garde des élèves plus vulnérables sur les bancs de l’école. Je veux que ces élèves réussissent les examens, mais cela pourrait vouloir dire que leurs résultats moyens sont plus bas. Ça, c’est ce que regarde Fraser. Au bout du compte, j’aurais plus d’élèves diplômés, même si la note moyenne sera plus basse pour Fraser. Moi, mon objectif, c’est la réussite des élèves. »

Lors des dernières données officielles du CSSHR sur le taux de diplomation et de qualification, le taux de réussite affiche 71,9 % pour le centre de services. C’est une hausse de 5 % sur trois ans. « C’est une belle hausse, mais il y a encore beaucoup de travail à faire. La cible, dans notre plan d’engagement vers la réussite, est d’atteindre 80 % de diplomation et de qualification après sept ans, d’ici 2027. Ça, c’est la priorité des priorités. » 

Le CSSHR

Le CSSHR englobe 22 950 élèves. Le taux d’augmentation des élèves de niveau secondaire est de 24,18 % en cinq ans, atteignant cette année 7663 élèves. « Nous sommes en croissance, comme un peu partout en Montérégie », précise la directrice. Le CSSHR compte sept écoles secondaires sur son territoire, dont une à Marieville et une à Saint-Césaire.