Montérégie : la rage du raton-laveur présente

Des cas de rage du raton-laveur ont été recensés au bord de la Montérégie. Le ministère de l’Environnement appelle à la vigilance concernant l’humain et les animaux de compagnie.

Les promenades hivernales peuvent offrir des paysages à couper le souffle. Mais elles n’empêchent pas les rencontres avec les animaux sauvages. Marianne Gagnier, biologiste et coordinatrice de la gestion de la rage au ministère de l’Environnement, assure que la rage du raton-laveur pourrait bien faire son retour au Québec par la Montérégie prochainement, si ce n’est déjà fait. « C’est une maladie qui vient des États-Unis, précise-t-elle. Nous avons observé une augmentation des cas recensés et retrouvé un animal sauvage mort porteur du virus à 300 mètres de la frontière. »

Propagation vers le nord

Ainsi, la spécialiste estime qu’il est fort probable que la rage ait fait son retour au Québec et nomme plusieurs villes possiblement concernées. « On peut cibler Venise-en-Québec et remonter pour le moment jusqu’à Saint-Alexandre. Nous avons d’ailleurs rehaussé nos zones de surveillance en Montérégie. »

La rage du raton-laveur concerne tant les animaux que les êtres humains et son retour ne surprend pas outre-mesure Marianne Gagnier. « Les autorités américaines ont fait beaucoup d’efforts pour tenter de contrôler sa propagation mais c’est difficile. Le virus se transmet principalement par la salive ou bien, lorsque l’animal est décédé, par les liquides présents dans le corps humain. Or, une fois les symptômes de la rage apparaissant chez un animal ou un être humain, il est trop tard et c’est la mort assurée. Voilà pourquoi nous demandons aux personnes d’être très prudentes, y compris pour leurs animaux de compagnie. »

Pour éviter toute surprise, la biologiste invite à garder ses distances avec les animaux sauvages. « Des maladies avec des symptômes similaires peuvent aussi se propager avec des renards ou des moufettes. Dans tous les cas, que ce soit dans le jardin ou sur un chemin de campagne, il est recommandé de garder ses distances avec les animaux sauvages. Les citoyens sont les yeux des spécialistes et c’est pourquoi leur collaboration est importante. »

Ce n’est pas la première fois que la rage du raton-laveur fait son apparition au Québec. Marianne Gagnier se souvient qu’en 2006, elle avait participé à la gestion du fléau. « Nous avions recensé 64 cas à l’époque. Le phénomène avait été éradiqué grâce à des épandages vaccinaux. Nous l’installons dans une substance sucrée et le mettons à portée des animaux sauvages. Attirés, ils boivent la substance et sont ainsi protégés. Cette année, nous l’avions déjà fait en avril car les cas s’approchaient de la frontière canadienne. Nous avons relancé une campagne en août car les femelles ratons-laveurs enceintes et les bébés ne pouvaient pas bouger. »

« Il est recommandé de garder ses distances avec les animaux sauvages. » – Marianne Gagnier

En cas de morsure d’un animal sauvage, la biologiste indique les mesures à prendre. « Il faut laver la blessure avec du savon durant quinze minutes. Ensuite, il est nécessaire d’appeler le 811 Info Santé pour faire un suivi. Il est recommandé aussi de faire vacciner ses animaux de compagnie. Enfin, il ne faut surtout pas sous-estimer un animal sauvage d’apparence saine. Lui donner de la nourriture n’est pas forcément une bonne idée et lui laisser l’habitude de craindre l’être humain peut être une bonne chose. »