Montérégie : éviter l’isolement durant les tempêtes de neige

Les deux tempêtes de neige ont compliqué la mission de plusieurs centres communautaires. Des bénévoles ont tout de même mis la main à la pâte dans des conditions particulières.

Mardi matin, les bonnes habitudes ont repris. Les centres communautaires sont ouverts aux heures normales, mais la priorité des missions a évolué. « Je viens juste de raccrocher au téléphone avec une dame de 71 ans qui souhaite que l’on vienne déblayer son entrée, confie Johanne Audet, directrice du Centre d’action bénévole de la Seigneurie de Monnoir à Marieville. Le problème est que nous n’avons pas de bénévoles disponibles en ce moment. Lorsqu’on me parle de déneigement, je réfère les demandeurs au Carrefour jeunesse emploi, où des jeunes sont prêts à aider. D’ailleurs, ce serait bien de propager le message aux jeunes que nous avons besoin d’eux! »

Un scénario qui ressemble à celui de L’Entraide Plus à Chambly, qui a su mobiliser plusieurs ressources malgré les intempéries. « Nous avons eu cinq cas urgents de personnes qui ne pouvaient pas sortir de chez elles à cause de la neige, assure la directrice, Sylvie Blanchard. Ce sont des gens connus de nos services qui nous ont contactés. On ne pouvait pas les laisser dans cette situation. Donc, nous avons eu plusieurs bénévoles qui ont fait de beaux efforts pour les aider et, au moins, leur garantir une issue de secours. »

Événements annulés

Néanmoins, lundi et jeudi, journées des deux tempêtes, la plupart des centres étaient fermés. « On n’a pas voulu envoyer nos bénévoles prendre des risques sur la route, poursuit Johanne Audet. On a dû annuler le dîner communautaire. C’est dommage, car il n’a pas eu lieu depuis décembre et il est toujours très attendu des bénéficiaires. Le danger sur la route nous a poussés à annuler aussi notre popote roulante. Parfois, nos livreurs de repas sont la seule visite de la semaine de nos clients. Ainsi, certains bénéficiaires n’ont vu personne durant cinq jours. D’autres personnes ont dû annuler leur rendez-vous chez le médecin, car nos bénévoles ne pouvaient pas les y amener. Les gens se sont tous montrés compréhensifs quand même face à cette situation exceptionnelle. »

De son côté, l’organisme Aux sources du Bassin, qui compte 80 bénévoles, a réussi à garder ses portes ouvertes. « Les clients ont pu venir pour l’épicerie le jeudi, sourit Sophie Thewys, directrice adjointe de la structure. Mais plusieurs bénévoles n’ont pas pu venir pendant deux jours et cela s’est ressenti sur le fonctionnement de notre friperie. On les a contactés pour voir comment ils allaient. On a voulu prendre le pouls de notre communauté et nous assurer que tout allait bien. Maintenant, si la tempête du dimanche avait eu lieu le jeudi, cela aurait été un autre problème. Notre épicerie étant fermée le lundi, l’effet a été mineur à cet égard. »

Suivi des bénévoles

L’organisation déployée durant ces deux tempêtes de neige a permis à Sophie Thewys d’aller encore plus loin dans ses actions.

« Nous sommes en train de mettre en place un réseau téléphonique pour faire un suivi personnalisé de nos bénévoles. Si nous n’avons pas de nouvelles d’un bénévole pendant une semaine, on se met en mode panique! Les deux tempêtes nous maintiennent à l’esprit que c’est une très bonne idée. Les suivis, de santé et moral, sont importants, surtout dans cette période de l’année, car le froid peut inciter à moins sortir. Les gens peuvent être en position d’isolement. »