Mère soloparentale volontairement

Geneviève Breton, une Carignanoise, a choisi de devenir mère soloparentale, portrait maternel peu conventionnel proposé en cette société.

« La société nous impose en quelque sorte ce modèle. Mais qui a décidé qu’il fallait être en couple? », questionne celle dont la réflexion s’est concrétisée quand elle a réalisé que, finalement, elle datait dans la volonté principale, non pas d’avoir un conjoint, mais bien de trouver un géniteur lui permettant de fonder une famille.

Le 12 mai, elle aura sa première rencontre téléphonique avec son médecin. À la suite d’un processus incluant, entre autres, des tests liés à la santé et des consultations psychologiques, la femme de 31 ans se fera injecter artificiellement la semence d’un donneur.

« La société nous impose en quelque sorte ce modèle. Mais qui a décidé qu’il fallait être en couple? » – Geneviève Breton

Craintes

Élever un enfant en couple peut être un défi mettant à rude épreuve la solidité d’une union. Il est légitime de croire qu’étant seule, le défi décuple. « Ce que j’entends souvent autour de moi, c’est que mes amies filles se retrouvent à tout faire toutes seules. Aussi, je serais le genre de personne moi-même à vouloir tout faire seule même s’il y avait quelqu’un dans le portrait », situe Geneviève Breton, dont les craintes se manifestent essentiellement sur le plan des finances, en ce sens qu’elle agira à titre d’unique pourvoyeur. Soutenue par son entourage, elle embrasse la situation après avoir pris en considération les éléments que lui ont mis en perspective les êtres qui lui importent.

Le catalogue du donneur

Dans le cas précis où l’humain choisit avec qui il se reproduit, il peut se faire une idée du genre de fusion de gènes auquel il aura droit. Dans le cas d’un donneur inconnu, est-ce comme tirer un billet de loterie? À partir des bases de données, les informations telles que la couleur des cheveux et des yeux, de même que la taille du donneur peuvent être divulguées. Moyennant certains frais, des photos et un profil personnel détaillé sont parfois révélés en guise de renseignements complémentaires. Mme Breton n’en est toutefois pas encore à cette phase du processus. « J’opterais pour un donneur qui fait en sorte que mon enfant me ressemble. Ce qui est créatif et sportif, ça me rejoint, mais encore là, si ce ne sont pas des critères accessibles, ça ne me fera pas retarder mon processus. Un dossier avec des maladies génétiques n’est toutefois pas concevable », dit ouvertement l’avocate enquêtrice en milieu de travail.

« Où t’es? Papa où t’es? »

La diversité des structures familiales existe :la famille nucléaire, la famille monoparentale, la famille recomposée, la famille adoptive, la famille soloparentale, etc. Peu importe le modèle, la question sur ses racines, ses origines demeure fondamentale. « C’est rendu de plus en plus commun, maintenant, qu’un enfant ait deux mamans, deux papas, juste une maman, etc. Je considère que c’est rendu la norme. Quand tu choisis ton donneur, tu peux décider que le donneur soit connu de l’enfant et certains ont même une relation avec l’enfant. En ce qui me concerne, c’est un peu poussé, mais je ne suis fermée à aucune avenue pour l’instant », réfléchit tout haut la copropriétaire du blogue Champagne & Confetti.

La majorité des frais découlant d’une insémination régulière sont couverts par le gouvernement. Dans le cas d’une fécondation in vitro (FIV), il en coûte plusieurs milliers de dollars. Le gouvernement du Québec avait déposé en novembre 2020 le projet de loi 73, prévoyant une certaine couverture publique des traitements de FIV. En mars dernier, le projet, dont les premiers jalons entreront en vigueur d’ici la fin de l’automne 2021, avait été adopté.

Dans le meilleur des mondes, le projet de Geneviève Breton verra son aboutissement lorsque la pandémie sera derrière. Entre-temps, bien qu’un fœtus ne grandisse pas encore en son sein, la prévoyante femme de Carignan a déjà emmagasiné dans sa demeure quelques meubles pour bébé.