Marieville : premier bilan financier positif pour la Clinique Pro-Santé

La Clinique Pro-Santé de Marieville déposera, en juin, son tout premier bilan financier positif en dix années d’existence.

La tempête aura été houleuse en matière de finances pour les administrateurs bénévoles de la Clinique Pro-Santé. Ils affirment avoir redressé le bateau. « Les finances sont meilleures qu’elles étaient. On est très positifs de ce côté », soutient Guy Desautels, président du conseil d’administration (CA) de la clinique.

Mieux respirer

Ce mois-ci, la clinique déposera donc son premier bilan financier positif. « Ça rassure tous les employés ici », observe le président du CA. Ce sont environ 60 000 $ de surplus qui seront engrangés. Michèle Frégeau, administratrice de la clinique, souligne que cet argent pourrait être réinvesti dans des travaux touchant la toiture et/ou la devanture du lieu. « Ça nous donne un fond de roulement pour continuer à opérer. On respire un peu mieux », établit-elle. Pour comparer, en 2023, c’était un bilan négatif de près de 700 000 $ que la clinique encaissait.

L’un des points tournants expliquant ce virage est la subvention accordée par Québec au Groupe de médecine de famille (GMF). En général, pour recevoir des subventions du gouvernement, une clinique médicale doit suivre un nombre minimal de patients pour être reconnue comme GMF. Ce seuil est de 6 000 patients. La clinique a été reconnue GMF en avril 2024. Depuis, elle touche presque 110 000 $ annuellement.

La vie sans dettes

En 2024, Marieville a annoncé qu’elle rembourserait la dette d’environ 315 000 $ contractée par la Clinique Pro-Santé. Marieville a payé 100 000 $ en avril 2024. En 2025, Québec contribuait à hauteur de 40 000 $. De 2025 à 2029, Marieville paiera 35 000 $ annuellement. « Nos remboursements mensuels ont lourdement diminué », convient Mme Frégeau.

De 2015 à 2022, la Ville de Marieville a financé approximativement 110 000 $ annuellement pour que le lieu s’installe et subsiste. En 2023, le financement était passé à environ 55 000 $. 

Comité de financement 

Il y a deux ans, alors que la pérennité de la clinique était menacée, un comité de financement a été mis sur pied. Les actions de ce comité contribuent aussi fortement à l’assainissement de la situation. Sur trois ans, il s’était fixé un objectif de 500 000 $. Jusqu’à maintenant, il a amassé 410 000 $. La campagne de financement suit son cours jusqu’en juin 2026.

Médecins en progression

Pour pouvoir augmenter le nombre de patients, ça va de soi, ça prend des médecins. Or, en 2015, la clinique n’en avait qu’un seul. En 2017, elle en a ajouté deux. Au fil de l’année 2021, quatre médecins se sont joints au lot. En novembre prochain, un huitième se greffera à l’équipe. « Nous n’en sommes plus au point où la tour est fragile parce que des médecins s’en vont », remarque Mme Frégeau, qui encense la synergie qui règne au sein du groupe. Elle et M. Desautels rapportent que la rétention des médecins « n’est plus » un enjeu. « Tant et aussi longtemps que l’on aura de la place, on ira recruter », prévoit Mme Frégeau.

Quatre infirmières praticiennes spécialisées et demie (une à temps partiel) bonifient le groupe. La clinique reçoit 15 000 $ mensuellement du gouvernement pour celles-ci.

Négociations 

Les négociations entre Québec et les médecins spécialistes et les omnipraticiens pour renouveler les ententes avancent lentement. « Il y a beaucoup d’interrogations. On fait notre possible pour rendre notre monde heureux sans savoir ce qu’apportera demain en termes de modifications », mentionne M. Desautels. « C’est décevant pour les médecins, le regard que porte sur eux le gouvernement. Je comprends qu’il veuille bonifier, mais si, demain, il coupe 30 % des revenus…? C’est indépendant de nous. On regarde la game. On est spectateurs et on espère qu’il n’y aura pas trop d’éclopés », souhaite Mme Frégeau.