Maison Boileau : la mobilisation s'étend au-delà de Chambly

Deux organismes québécois, soit Action Patrimoine et l’Association des propriétaires des maisons anciennes du Québec (AMAPQ), ont écrit à la Ville de Chambly pour lui demander de revenir sur sa décision d’autoriser la démolition de la maison Boileau.

Action Patrimoine, un organisme reconnu par Québec pour la mise en valeur et la conservation du patrimoine bâti, estime que Chambly doit attendre de savoir ce qui sera construit sur le terrain, avant que le maison ne soit détruite.

«La démolition ne doit pas survenir avant d’avoir vu le projet de remplacement, estime Émilie Vézina-Doré, directrice général de l’organisme. Il faut s’assurer que le nouveau bâtiment sera d’un intérêt et d’une qualité architecturale supérieurs. La Ville a le gros bout du bâton et peut donner ses orientations pour la prochaine construction.»

Mme Vézina-Doré indique par ailleurs qu’il n’est pas trop tard pour que la maison soit citée comme bâtiment historique et ait droit du même coup à de l’aide financière gouvernementale.

Une évaluation patrimoniale

La coordonnatrice de l’AMAPQ, Chloée Guillaume affirme pour sa part que les rapports d’ingénieurs ne sont pas suffisants pour autoriser la démolition. «Ce n’est pas une vieille maison comme les autres et on ne peut pas analyser son état comme une maison contemporaine. Ce serait comparer des pommes et des oranges. Une étude de ce genre pourrait évaluer les coûts de rénovation ou de restauration.»

Ricardo Larrivée s’oppose

L’animateur chamblyen Ricardo Larrivée – qui a habité la maison Boileau durant environ 7 ans il y a une vingtaine d’années- estime que cette maison est un bien collectif et qu’elle doit absolument être sauvée.

«Pour moi, la seule solution c’est que la maison soit démontée, numérotée et remontée. En Europe ou aux États-Unis une telle démolition ne serait jamais permise.»

L’homme d’affaires, qui a restauré de nombreuses maisons anciennes dans le secteur, réfléchit à son implication dans une éventuelle restauration, mais continue de croire que le projet doit être collectif.

«Les propriétaires n’avaient pas les moyens d’entretenir la maison, mais il ne faut pas que ça nous coûte une maison historique. Collectivement, on peut dire qu’on va faire quelque chose.

Devant le conseil le 5 avril
Puisqu’une demande d’opposition officielle à la démolition a été déposée à la Ville de Chambly, le conseil municipal devrait se pencher sur la décision du comité de démolition, ce qui devrait être fait lors de la séance du conseil du 5 avril. Les citoyens avaient 30 jours pour s’opposer et le permis de démolition n’a donc toujours pas été délivré, explique le directeur du Service de la planification et du développement du territoire, Jean-François Auclair.