L’inquiétude des citoyens force Rougemont à revoir ses pratiques

RÉGLEMENTATION. L’effondrement partiel d’un immeuble à logements en construction le 11 mars dernier a provoqué bien des remous lors de la dernière séance du conseil municipal. Pointée du doigt, la Ville de Rougemont a annoncé une refonte du règlement d’ur

Des citoyens se sont inquiétés de voir des permis de construction délivrés par la municipalité malgré l’absence de vérification par un ingénieur, comme l’a révélé le Journal de Chambly dans son édition du 6 avril.

Dans un courriel lu par le maire Alain Brière, Daniel Leblanc, de Rougemont, s’est dit «consterné»: «On comprend que l’approbation de l’ensemble des éléments du plan par un ingénieur n’a pas été respectée», mentionne-t-il.

Le directeur de l’urbanisme de Rougemont, Damien Sanschagrin, s’est borné à répondre que les normes de construction du bâtiment effondré avaient été respectées, au vu des exigences de la Ville.

Inquiétudes quant à la caserne de pompiers

Inaugurée en grande pompe en décembre 2012, la Caserne 53 – Bruno de Repentigny, située sur le chemin de Marieville, est également l’objet d’inquiétudes de la part de l’ancien conseiller municipal, Vincent Fortin.

«Je sais que le même entrepreneur [Francis Lavoie] a bâti un édifice pour la municipalité dernièrement, la caserne», a-t-il mentionné, souhaitant du même coup savoir si une inspection des travaux «par des spécialistes quelconques» avait été effectuée.

La Directrice générale de la Ville, Kathia Joseph, indique qu’aucun certificat de conformité n’a été délivré par un architecte ou un ingénieur, le conseil ayant «accepté les travaux qui ont été réalisés», sans vérification par une firme professionnelle. «C’est [Francis Lavoie] qui a confirmé que les travaux avait été fait selon les plans», mentionne-t-elle.

De son côté, Francis Lavoie affirme que les plans de la caserne ont été réalisé par un architecte  et signés par un ingénieur. «Un inspecteur municipal, qui était aussi le chef des pompiers, Bruno de Repentigny, était aussi là tous les matins, vérifiait les 2 par 6 et comptait les clous», précise-t-il.

Le maire de Rougemont, Alain Brière, a tenu à préciser que le bâtiment avait été inspecté par les membres du conseil, et que certaines corrections avaient été apportées, sans donner plus de précisions.

L’inquiétude de Vincent Fortin n’a pas semblé s’apaiser à la suite des réponses de la municipalité, ce dernier demandant une inspection du bâtiment en bonne et due forme.

Le porte-parole de la Régie du bâtiment du Québec, Sylvain Lamothe, rappelle qu’il n’existe pas d’exigences dans la loi quant à l’émission d’un certificat de conformité concernant une caserne de pompiers.

«Le bâtiment n’est pas destiné au public, au contraire par exemple d’un hôpital ou d’une école. C’est un bâtiment municipal qui revient à la municipalité», explique-t-il, précisant que les vérifications sont à la discrétion de la Ville.

La municipalité se veut rassurante

Tout en déclarant «prendre note» de la demande de l’ancien conseiller municipal, la Ville de Rougemont a annoncé une refonte du règlement d’urbanisme au cours de l’année 2016.

«On va rehausser les normes au niveau des exigences par rapport à l’émission de permis», annonce Daniel Sanschagrin, qui admet que l’effondrement a provoqué un «questionnement qu’on va avoir à se poser».

Les nouvelles normes ne concerneront cependant que les travaux d’envergure. «Peut-être pas les maisons unifamiliales, mais les constructions d’importances, les industries, les commerces, les multi logements», poursuit-il, admettant que la question se pose également pour les bâtiments municipaux.