Pointe nord de l’île aux Lièvres: l’île sera conservée telle quelle

La Ville de Carignan va annoncer début juin que le territoire situé dans la pointe nord de l’ïle aux Lièvres va demeurer un milieu naturel.
« L’île va conserver son intégrité naturelle, a affirmé le maire Patrick Marquès en entrevue. Il n’y aura pas d’intervention si on veut préserver son aspect naturel. »
La Ville va déterminer de façon officielle sa position quant à l’avenir du lieu, lors d’une conférence de presse début juin. De plus, le maire tient à assurer qu’il n’y aura pas de plan d’aménagement excepté des panneaux d’informations pédagogiques sur ce boisé.

« L’île va conserver son intégrité naturelle. Il n’y aura pas d’intervention si on veut préserver son aspect naturel. » – Patrick Marquès

Patrick Marquès a tenu à corriger ce qu’il qualifie de confusion au sein de la population dans l’appellation de l’endroit. La pointe nord de l’île aux Lièvres est erronément appelée l’île au Foin. Or, celle-ci, poursuit-il, est située plutôt à l’extrémité de l’île Demers.

Dix ans de procédures judiciaires

En mai 2017, la Ville de Carignan a signalé à la population qu’un règlement hors cour a été conclu entre le conseil municipal et la compagnie Le Développement de la Seigneurie des Îles inc. Celle-ci avait institué trois requêtes introductives contre la Ville pour un montant de 9 millions de dollars.
Carignan craignait à l’époque un jugement défavorable, ce qui aurait pu se traduire par un coût financier énorme. Or, le propriétaire avait accepté de vendre son terrain à la Ville pour un montant de 2 585 000 $ plus taxes en échange d’un abandon définitif des poursuites judiciaires qui s’étiraient depuis dix ans.
La facture allait être réduite grâce à une contribution de la Communauté métropolitaine de Montréal de 900 000 $ provenant du Programme d’aide financière destiné aux projets qui contribuent à la mise en place de la Trame verte et bleue sur le territoire métropolitain. La Fondation de la Faune du Québec a soutenu l’acquisition en offrant un montant de 35 000 $.
La possession de ce boisé dont la superficie est d’environ 10 hectares, « assure la pérennité du lien cyclable/piétonnier qui relie l’île Goyer à l’île aux Lièvres, cesse le versement annuel d’une somme de 29 000 $ plus taxes pour le droit de passage » payé au propriétaire », se félicitait la Ville à l’époque.

Un écosystème forestier exceptionnel

Lorraine Moquin, ex-conseillère municipale à Carignan, de 2013 à 2017, souligne en entrevue que ce dossier a nécessité « beaucoup d’argent » en frais de représentation judiciaires, car « il y avait continuellement des changements; chaque fois il y avait de nouveaux avocats ». La Ville aurait pu se retrouver avec un montant à payer de « 10 à 12 millions de dollars ». Elle qualifie de « terrible » cet épisode lorsqu’« il (le propriétaire) voulait fermer la piste cyclable s’il n’y avait pas d’accord ».
La nouvelle annoncée par le maire Patrick Marquès devrait satisfaire l’ex-conseillère sans oublier la population. Elle évoque ce qu’elle attend de l’intervention de la Ville, soit de « déterminer les zones de conservation et les zones accessibles, de tracer proprement un sentier déjà existant et d’installer quelques panneaux d’interprétation. Le potentiel récréatif et éducatif de l’île au Foin est immense et, à présent qu’elle fait partie de notre patrimoine vert, il nous tarde d’en profiter », écrit Lorraine Moquin dans un courriel envoyé au journal.
L’ancienne élue souhaite, à l’instar du maire, des affiches d’interprétation ayant une mission éducative, et des « zones clairement identifiées comme non accessibles ». Elle cite la pointe de l’île aux Lièvres comme « un écosystème forestier exceptionnel », un endroit où l’on peut observer la faune et les oiseaux, et un lieu fréquenté par les ornithologues. « Quand le niveau d’eau le permet, les gens vont en kayak », relate la citoyenne.