L'Hôpital du Haut-Richelieu en mauvais état

SANTÉ. L’état de l’Hôpital du Haut-Richelieu laisse à désirer. L’établissement de Saint-Jean-sur-Richelieu a obtenu la note «D», soit «mauvais», après une inspection réalisée l’an dernier par le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montéré

Au terme de cet examen, le centre hospitalier construit il y a 45 ans a obtenu une note de «D». Selon la définition produite par Québec, un «D», ou «mauvais», signifie que «l’infrastructure présente un niveau élevé de dégradation et de défectuosité. L’immeuble nécessite des travaux de maintien d’actifs importants et parfois urgents.»

Un bâtiment qui récolte un tel score dépasse habituellement sa durée de vie utile. «Au besoin, des mesures importantes d’atténuation de risques sont en place. Un rétablissement dans un état au moins satisfaisant, un remplacement ou une mise hors service de l’infrastructure devrait être envisagé», lit-on dans l‘Indice d’état gouvernemental d’une infrastructure publique, produit par le Secrétariat du Conseil du trésor.

En contrepartie, les blocs A, B, C, D, E et H, ainsi que le Centre de cancérologie de l’Hôpital Charles-LeMoyne, l’autre hôpital du territoire du CISSSMC, ont obtenu la note «A», soit «très bon». Quatre des unités évaluées ont été construites il y a 50 ans.

Inspection

L’évaluation des bâtisses est étalée sur une période de trois ans dans le cadre des Plans annuels de gestion des investissements publics en infrastructures.

«Chacun des CISSS de la province est appelé, chaque année, à évaluer le tiers de leur superficie totale de leurs établissements [en mètres carrés]. Pour savoir comment ils ont fait le choix, il faut se référer directement à chacun des CISSS», explique Caroline Gingras, porte-parole du MSSS. D’ici mars 2018, la totalité de la superficie des bâtiments du réseau de la santé sera inspectée.

L’inspection en est une visuelle. «Ce sont surtout des éléments de nature architecturale. On parle de fenêtres, de portes, de revêtement, de la brique», énumère Mme Gingras. Cette façon de faire vise à avoir des résultats comparables pour l’ensemble des bâtiments. 

La porte-parole du ministère ajoute que les édifices qui ont une cote «D» ou «E», qui représentent une structure jugée insatisfaisante, n’engendrent pas de risques pour la santé et la sécurité des patients et des employés. «S’ils étaient jugés non sécuritaires, des mesures immédiates seraient prises», poursuit-elle. 

Le MSSS précise que l’indice de vétusté physique d’un bâtiment correspond au ratio de la valeur des travaux à réaliser dans les cinq prochaines années sur les valeurs de remplacement du bâtiment. «Si ce ratio est supérieur à 15%, le seuil de dégradation de l’édifice est jugé insatisfaisant», enchaîne Caroline Gingras. 

Elle ajoute que le but de ces évaluations est de mieux prioriser les investissements. «Elles donnent une vision globale», poursuit-elle. 

Réactions

Le député de Saint-Jean, Dave Turcotte, avoue qu’il n’est pas surpris que l’Hôpital du Haut-Richelieu ait obtenu un tel résultat.

Ces travaux représentent une augmentation de 43% de la superficie actuelle de l’hôpital. Le cœur du centre hospitalier est refait. «C’est le bloc opératoire, les soins intensifs, le laboratoire et l’urgence. Le reste, ce sont les unités de soins. Il n’est pas prévu de les restaurer.»

Le député Turcotte indique que les unités, où sont principalement les chambres, devront être modernisées. «C’est là qu’il y a le plus de transmission de bactéries. C’est dans les chambres que ça pose problème. Éventuellement, il va falloir travailler sur ça. Et plus on attend, plus ça va coûter cher», poursuit le politicien.

Il ajoute que les retards dans les travaux d’agrandissement du laboratoire peuvent aussi avoir un impact. «On n’améliore pas la situation et on perd de l’argent avec les pénalités», conclut-il. 

Le Centre Mère-Enfant au lieu des laboratoires?

Les locaux de l’agrandissement de l’Hôpital du Haut-Richelieu qui devaient accueillir le laboratoire de biologie médicale pourrait plutôt loger le Centre Mère-Enfant. Québec a demandé à ce qu’une étude soit réalisée pour en évaluer la faisabilité.

Le projet de Centre Mère-Enfant, dans lequel la Fondation Santé Haut-Richelieu-Rouville doit investir 5 M$, prévoit notamment l’aménagement de 20 chambres privées. L’actuel département de maternité de l’Hôpital n’en compte que quatre.

De l’espace pour accueillir le père plus confortablement est planifié. Il est aussi prévu de rénover cette unité en fonction des plus hauts standards médicaux en obstétrique. Ce département n’a subi aucune modification fonctionnelle depuis l’ouverture de l’hôpital en… 1972.

Le président-directeur général du CISSS Montérégie-Centre, Richard Deschamps pense que cette possibilité d’installer le Centre Mère-Enfant dans les locaux qui devaient accueillir le vaste laboratoire «met du baume sur d’autres tensions et d’autres bobos qui ont fait en sorte, dans les derniers mois, de créer des tensions.»