L’homophobie : un dossier pas réglé
En juin dernier a eu lieu le défilé de la Fierté à Toronto, plus gros événement du genre au pays. Des mouvements homophobes ont assombri l’initiative colorée.
« Ça rappelle malheureusement l’importance d’une Fierté comme ça. Ce n’est pas juste une célébration. Avant tout, c’est une manifestation pour dire que l’on est là, que l’on existe, que l’on est valides », dépeint le Chamblyen Rafaël Provost, directeur général (DG) de ENSEMBLE pour le respect de la diversité.
« Il y a encore énormément d’ignorance. » – Rafaël Provost
Il rappelle que cette haine n’existe pas qu’aux États-Unis et que nous la retrouvons ici, chez nous. « C’est la preuve que les frontières sont minces. La haine est différente de ce qu’elle était avant : elle n’a plus de limites », estime le DG. Il en a d’ailleurs reçu dernièrement, de cette haine gratuite. Pas plus loin que dans le Vieux-Longueuil, Rafaël Provost a essuyé des insultes provenant d’un véhicule dont les passagers ont baissé leurs vitres pour cracher leur venin. « Ils m’ont traité de tapette en plein milieu de la rue. Ils ont ensuite accéléré et quitté », relate le Chamblyen. Malgré la confiance qui l’habite aujourd’hui, ces mots ont encore su frapper là où ça fait mal. « Ça m’a ramené à une époque où c’était mon quotidien. Je me suis demandé » Pourquoi encore en 2023? « . On ne s’habitue jamais. C’est une micro-agression qui s’accumule. C’est violent chaque fois », rappelle Rafaël Provost.
Ce genre de comportement qu’il subit l’oblige à se questionner quand il quitte son domicile. « Je me pose la question, quand je vais sortir, à savoir si je peux assumer à 100 % mes couleurs selon l’endroit où j’irai », admet Rafaël Provost.
De vieux préjugés
Rafaël Provost tente ensuite d’expliquer le contenu de cette haine qui est attribuée à sa communauté. « Ils remettent en question notre existence. Ils pensent encore que c’est une maladie mentale. Tous les vieux préjugés des dernières décennies sont encore les mêmes. Il y a encore énormément d’ignorance », confirme M. Provost. Il nuance que ces gens sont une minorité. « Mais elle parle fort, cette minorité », ajoute-t-il. À lire aussi
Un événement grandiose
Rafaël Provost ne pouvait pas être de la partie lors du dernier défilé de Toronto. Il y était toutefois il y a trois ans. « C’est un événement qui est tellement grandiose. Montréal, c’est quelque chose, mais Toronto, c’est l’épicentre. C’est festif, c’est émotif, c’est tout un événement qui est nécessaire », décrit Rafaël Provost. Il souligne que la communauté du Québec y est bien représentée par ses contingents.