L’hébergement d’urgence d’Actions Dépendances relocalise les itinérants
L’hébergement d’urgence d’Actions Dépendances, qui intègre une clientèle itinérante notamment de Chambly et de Carignan, combat l’itinérance en aidant ses usagers à se relocaliser.
Karolyne Roy chiffre à une dizaine de personnes sa clientèle venant de Chambly et de Carignan. La coordonnatrice de l’hébergement d’urgence d’Actions Dépendances mentionne que ce sont les travailleurs de rue de Chambly qui les y orientent majoritairement.
L’hébergement temporaire d’urgence s’adresse à une clientèle itinérante chronique ou épisodique mixte de 18 ans et plus. La durée du séjour est de plus ou moins 30 jours. Ils y sont soutenus par des intervenants présents 24/7 afin de les accompagner dans leurs différentes démarches, qui visent principalement à les relocaliser en les jumelant à un intervenant en stabilité résidentielle avec accompagnement (SRA) issu du réseau ou du communautaire. Les humains relocalisés sont ensuite suivis sur une période de deux ans. Des rencontres à domicile sont prévues fréquemment au début, puis, progressivement, les visites diminuent. « L’intervenant s’assure que la personne ne reperdra pas son logement pour ensuite revenir dans nos services », explique Mme Roy.
Problème de santé mentale
Les personnes ressources accompagnent les usagers pour des rendez-vous médicaux. Quand un intervenant soupçonne un diagnostic en santé mentale, il dirige l’usager vers le réseau de la santé pour une évaluation pouvant mener à des soins. Les problèmes liés à la consommation sont aussi pris en compte, selon la volonté de l’usager.
Des règlements à suivre
À l’hébergement, les usagers passagers sont encadrés. Des règles s’appliquent, notamment l’imposition d’un couvre-feu. Des rencontres avec les intervenants sont établies quotidiennement. À travers celles-ci, plan d’intervention, recherche d’un logement, planification d’un budget et accompagnement pour demande d’aide sociale s’inscrivent, de même que l’accès à des pièces d’identité.
Crise du logement
La crise du logement qui sévit partout au Québec n’aide pas la cause. La coordonnatrice indique que le visage de l’itinérance a changé. « On reçoit du monsieur et madame Tout-le-Monde. Des gens qui avaient une grosse compagnie en construction, une séparation arrive, un peu de consommation et tout déboule : ils se retrouvent à la rue. La crise du logement et la COVID ont eu une influence pour nous. Les rénovictions y sont aussi pour quelque chose », dénote-t-elle.
L’inflation générale augmente aussi la demande. « On avait des personnes qui n’avaient pas nécessairement besoin d’aller vers les banques alimentaires. Présentement, on dépanne beaucoup d’usagers avec des repas ou des premières épiceries », soulève Mme Roy, qui rappelle que ce n’est pourtant par leur mandat.
Le taux de placement de l’hébergement d’urgence d’Actions Dépendances est de 85 %. Les chiffres de l’an dernier affichent 222 personnes placées. Les 15 % non relocalisés peuvent l’être pour diverses raisons : bris de règlement, hospitalisation, usager redirigé vers d’autres secteurs, de la famille aidante, etc.
Petite ou grande ville?
Est-ce « plus facile » d’être itinérant dans une petite ville ou un grand centre urbain? « C’est plus difficile dans les petites villes comme Chambly, car il y a beaucoup moins de ressources pour la quantité de besoins qu’il y a », termine Mme Roy. L’hébergement est dans l’attente d’une maison permettant une plus grande capacité d’accueil.
La Nuit des sans-abri
La Nuit des sans-abri est le seul événement entièrement dédié aux citoyens en situation d’itinérance. Le 20 octobre prochain, de 17 h à 23 h, l’événement, sous le thème Sans toit, ni choix, aura lieu. Au programme de cette fête de la solidarité sont prévus, entre autres, des spectacles de musique, une collecte et des dons de vêtements chauds, la distribution de boissons et de nourriture. Des activités et du maquillage seront également offerts en début de soirée pour les plus jeunes. Deux foyers seront allumés pour réchauffer l’ambiance pendant l’événement. L’activité se déroulera au 182, rue Jacques-Cartier Nord, dans le Vieux-Saint-Jean-sur-Richelieu.