Les voies de fait contre les policiers connaissent une hausse
En 2022, la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent chiffre à une trentaine les dossiers soumis en matière de voies de fait vécues par ses effectifs.
Voie de fait simple, menaces et harcèlement sont les méfaits majoritairement répertoriés par la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent. Celle-ci indique toutefois qu’il est rarement question de conséquences physiques de « nature grave » pour ses troupes.
Selon le type de voie de fait, un suivi psychologique pourrait accompagner le policier victime. La Régie de police rappelle toutefois que la démarche est peu fréquente. Elle ajoute que les voies de fait résultent principalement d’une intervention policière. « Ça fait partie des risques du métier. Ça ne fait pas partie des préoccupations des policiers », avance la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent. Bien que des situations impliquant des enjeux de santé mentale puissent être sujettes à exception, la Régie complète en soutenant que les policiers ne tolèrent pas de résistance physique sans que cela n’implique de conséquences.
Premières données publiques
Pour la première fois au Québec, le nombre de policiers victimes de voies de fait dans la province a été rendu public. L’Association des directeurs de police (ADPQ) a dévoilé que plus de 2 286 policiers ont subi une voie de fait en 2022 alors qu’ils étaient en fonction, dont 243 cas en Montérégie. En 2021, 2 081 dossiers ont été répertoriés sur le territoire du Québec.
« Lorsqu’un individu fait une voie de fait contre un policer, il envoie non seulement un message de non-respect de la fonction policière, mais également des lois qui encadrent notre société. Et ça, c’est inquiétant! D’autant plus que le nombre de voies de fait contre les policiers a augmenté de plus de 200 en 2022 », explique Denis Turcotte, vice-président de l’ADPQ et directeur du Service de police de la Ville de Québec.
Hausse expliquée
L’ADPQ cite plusieurs facteurs pouvant expliquer cette hausse de voies de fait. L’augmentation de la violence armée et des clientèles vulnérables, la banalisation de la violence par l’entremise des réseaux sociaux et la postpandémie sont notamment ce qu’elle énumère.
« Pour stopper ce phénomène, il nous faudra travailler sur plusieurs fronts et faire des choix stratégiques à court, moyen et long termes. En ce sens, des programmes comme le déploiement d’équipes mixtes d’intervention psychosociale et policière de proximité et la valorisation de la fonction policière doivent continuer d’être financés par le gouvernement. Enfin, nous croyons que le déploiement des caméras portatives, tant attendu de la part des citoyens et des policiers, représente une solution intéressante », précise Didier Deramond, directeur général de l’ADPQ.
Voies de fait en chiffres
Dans le cadre de leurs fonctions, ce sont donc 190 policiers par mois, 44 policiers par semaine et 6 policiers par jour qui ont été victimes d’une quelconque violence physique en 2022.
Bien qu’il existe une marge d’erreur dans la compilation de ces statistiques, l’ADPQ confirme que ce chiffre représente le minimum de voies de fait contre des policiers en 2022.
Campagne de valorisation
Une campagne de valorisation de la fonction policière a été mise en branle par l’ADPQ. Elle a pour objectifs de mieux faire connaître le quotidien des policiers, de faire découvrir l’humain derrière l’uniforme, de développer les bons réflexes citoyens et d’augmenter la fierté des policiers.
Cette campagne est appuyée par le ministère de la Sécurité publique et par les principaux syndicats de police du Québec.