Les travailleurs mexicains auront toujours besoin d'un visa
TRAVAILLEURS. Des producteurs de la Rive-Sud se disent déçus de l’accord conclu à la fin du mois de juin entre le Canada et le Mexique sur l’entrée au pays, sans visa, de Mexicains.
Le Journal de Chambly a appris que, contrairement à ce qui a été annoncé dans plusieurs médias nationaux, cette mesure ne s’applique pas aux travailleurs saisonniers, mais seulement aux visiteurs venus du Mexique.
«À partir du 1er décembre 2016, les citoyens mexicains n’auront plus besoin de visa de résidence temporaire (visa de visiteur) afin d’entrer au Canada. Ceci ne change pas les règles concernant les travailleurs agricoles saisonniers, a indiqué par courriel la porte-parole d’Immigration-Canada, Nancy Caron. Toute personne qui désire travailler en tant que travailleur agricole saisonnier au Canada, devra obtenir un permis de travail d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.»
Des producteurs déçus
«C’est très décevant. Ça nous aurait évité bien des problèmes», dit le directeur des opérations au Domaine du Coteau Rougemont, André Lamarre, qui opère à la fois un vignoble et un verger.
Celui qui emploie 55 travailleurs étrangers chaque année, dont la moitié provient du Mexique, considère que cette mesure aurait facilité l’arrivée de cette main-d’œuvre essentielle au bon fonctionnement de son domaine.
Le propriétaire du Domaine de Lavoie, Francis Lavoie, croit lui aussi que l’absence de visa obligatoire aurait facilité les choses.
Il souligne cependant que la dizaine de travailleurs étrangers qu’il emploie à chaque année proviennent plutôt du Guatemala.
«Nous les connaissons et ce sont de bons travailleurs. C’est juste dommage qu’ils ne soient autorisés à travailler ici que 48 mois», dit le vigneron de Rougemont.
Les travailleurs exclus
Pour le directeur général d’Arrimé, l’organisme qui fait le lien entre les travailleurs étrangers et les producteurs agricoles d’ici, la nouvelle n’a rien de réjouissant.
«À Ottawa, on nous dit que rien n’a changé pour le moment», raconte Alain Jacques.
Il se questionne également sur la lenteur de la fonction publique fédérale à délivrer les documents à temps pour l’arrivée des travailleurs étrangers.
«Comme l’an passé, on a eu des retards dans le traitement des dossiers», confirme M. Jacques. Ce qu’on demande aux fonctionnaires, c’est d’être fonctionnel. Quand cela fait six ans qu’un Mexicain vient travailler au Canada et qu’il repart chez lui six mois plus tard, on ne devrait pas lui imposer une autre enquête administrative. Cela ne fait que ralentir le processus.»
Bon an, mal an, de mai à novembre, c’est plus de 8000 travailleurs étrangers qui viennent au Québec pour aider les producteurs agricoles. La grande majorité s’installe en Montérégie.