Les syndicats municipaux invitent les élus de Chambly à s’opposer à la loi 110
POLITIQUE. Les membres des syndicats municipaux des cols blancs et bleus de la Ville de Chambly ont demandé aux élus lors de l’assemblée publique de s’opposer au projet de loi 110, qui brimerait, selon eux, leur droit à la libre négociation.
Dès 17h30, les membres, vêtus de leur chandail stipulant «défendons notre droit fondamental de négocier», se sont rassemblés devant l’hôtel de ville pour échanger et accueillir les conseillers, avant la séance, le 4 octobre.
«On défend le droit fondamental de négocier, indique le président du Syndicat national des employés municipaux de Chambly, Louis-Philippe LeMoyne. Nous venons de renégocier notre convention collective pour 8 ans, nous avons accepté la première proposition et nous n’avons pas eu recours à des moyens de pression. Cette loi n’est pas utile.»
Selon lui, le projet de loi du ministre des Affaires municipales, Martin Coiteux, n’est pas approprié à la réalité de Chambly.
Relations de travail
Le président du Syndicat des employés cols blancs de la Ville de Chambly, Éric Serre, rappelle un bon nombre de départs au sein des employés et des cadres. Il calcule 27 départs, dont 9 volontaires, 4 retraites anticipées, 9 congédiements auxquels s’ajoutent 4 abolitions de poste et 8 congés de maladie.
«Chambly a beau être la ville du bonheur pour ces citoyens, ce serait bien qu’elle le soit aussi pour ses travailleurs», lance-t-il.
Les employés municipaux revendiquent donc également des relations de travail plus saines. Selon M. Serre, le nombre de griefs déposés depuis 3 ans est quatre fois plus grand que dans les 20 dernières années.
Cette affirmation a semblé irriter le maire de Chambly, Denis Lavoie. «Un grief, c’est une chose, attendez de voir combien vous allez en gagner», a-t-il répliqué.
Pouvoir de négocier
«À Chambly, les syndicats municipaux n’ont jamais fait la grève depuis que le premier d’entre eux s’est affilié à la CSN, il y a 45 ans. Alors, pourquoi créer un régime d’exception dans ce cas?», interroge le président du secteur municipal de la Fédération des employées et employés des services publics (FEESP- CSN), Denis Savard.
Pour sensibiliser la population à leur cause, les employés municipaux décoreront leur voiture d’une vignette promouvant le respect et les relations de travail harmonieuses, tout juste à côté de celle de stationnement de la Ville de Chambly.
Si les syndicats invitent les élus à s’inspirer de leurs homologues à Sorel-Tracy et à s’opposer au projet de loi 110, le maire de Chambly souhaite plutôt voir la version finale du projet de loi avant de se prononcer.
«Je crois aux négociations et je vous vois comme un partenaire. Nous n’avons pas encore la version finale du projet de loi, je veux la voir avant tout. Si le projet reste ainsi, je n’aurai pas de problème à proposer une telle résolution», indique le maire.