Les salons de Miss Rey
C’est plus qu’une galerie d’art que propose Miss Rey, implantée sur l’avenue Bourgogne tel un organe rendant fonctionnel le corps d’une communauté.
« C’est tellement dynamique », décrit Clea Reynolds, propriétaire de la Galerie de Miss Rey, à titre d’ambiance qui règne dans ce secteur précis. C’est un été riche en activités qui attend les commerçants notamment de ce segment de l’artère. « On va se rassembler autour de l’art », annonce la propriétaire qui propulse son nouveau hashtag #artauservicedelacommunaute.
Divers événements organisés localement auront pour but de faire vibrer la communauté. C’est le cas des populaires Art Battles déjà entamés. Pour la cause, les concurrents se prêtent à un combat artistique et peignent en direct devant public qui vote pour déterminer un gagnant. S’ajoute à cette palette de couleurs des commerçants du milieu qui offrent de leurs produits en guise de commandite.
« Tout ça a pour but de faire connaître les commerces, les artistes, la galerie et les organismes à but non lucratif », énumère Mme Reynolds.
Cette année, des commerçants qui ne sont pas situés sur l’avenue Bourgogne ont décidé de participer aux Art Battles. « Le fait que je sois allée les voir afin de participer, ils m’ont dit qu’ils se sentaient tellement loin de toute l’action. L’inclusion a eu l’effet d’une bombe. Ça fait du bien », évoque Clea Reynolds.
C’est un effet d’entraînement que suscitent les événements mis sur pied par la galerie dont tous en tirent de précieuses dividendes, dans la communauté.
Pour les organismes
Ce sont d’ailleurs les organismes qui bénéficient de l’argent amassé lors de ces combats. Miss Rey vise davantage les projets au sein des organismes à but non lucratif de la région. L’an dernier, elle avait contribué au projet de la Maison Stéphane Fallu. Cette année, elle supporte la Maison des Arts Le Renfort qui se trouve à être un centre d’activités à vocation artistique ayant pour mission de favoriser le développement et l’actualisation des adultes présentant une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme.
« Quand je fais un porto et choco, je ne vais pas au Walmart prendre mes chocolats. » – Clea Reynolds
Relativement aux commerçants, la Galerie de Miss Rey est bien entourée de par son emplacement. D’un côté, FG Chocolatiers la borde, alors que de l’autre, la microbrasserie Délires et Délices siège. « Quand je fais un porto et choco, je ne vais pas au Walmart prendre mes chocolats », définit celle qui a également profité de cruchons de bière issus de son voisin immédiat. « On s’entraide beaucoup », résume celle qui a vu cette collaboration prendre de l’expansion lors de la pandémie.
Vendre les oeuvres
L’art, Miss Rey le fait vivre dans son sanctuaire à travers ses quatre salons. Pour les garnir, les artistes la sollicitent à l’aide de leur art. De son côté, Clea Reynolds part aussi en prospection à la découverte d’artistes qui lui parlent. Que ce soit lors de rassemblements d’artistes, de symposiums ou de références reçues, elle creuse et investigue. « Je choisis en fonction de l’harmonie de la galerie. Il faut qu’il y ait une forme de complémentarité », met en reflet la femme qui a déjà dû décliner l’oeuvre de certains artistes. « Ça, c’est difficile. C’est comme congédier un employé. On ne veut pas péter leur bulle. On veut qu’ils continuent dans leur passion. On ne veut pas l’éteindre, mais il faut expliquer que ce n’est peut-être pas tout à fait ce que la galerie recherche comme image ou message », raconte la propriétaire des lieux.
Outre que de permettre une introspection lorsque contemplées, les oeuvres sont là pour être vendues. « C’est correct que les parents viennent voir l’exposition mais, un vernissage, le but, c’est de célébrer et vendre », mentionne Miss Rey.