Les refuges redoutent les «retours d'animaux» en janvier

ANIMAUX. Quelques semaines après les Fêtes, le Service pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) de la Montérégie s’attend au pire. De nombreux « cadeaux de Noël » à quatre pattes, des chats et chiens en grande majorité, sont abandonnés d

La bonne intention peut parfois se révéler être un vrai cadeau empoisonné : trouver un animal de compagnie au pied du sapin ne fait pas forcément le bonheur de tous, en témoigne Anita Kapuscinska, porte-parole de la SPCA. « Il y a toujours des personnes qui vont abandonner leur animal, souvent très jeune, dans les refuges des semaines, des mois après l’avoir adopté », explique-t-elle, souvent par manque de patience pour entraîner leur nouvel animal. Elle note également que lorsqu’il s’agit d’un cadeau, « le lien n’est pas aussi fort que si le propriétaire avait lui-même choisi l’animal ».

À Chambly, la fondatrice de l’association Les Chats sans toiT, Crystiane Neveu, est catégorique; un animal n’est pas un cadeau que l’on offre. « J’ai l’exemple tout récent d’une dame qui m’a appelée car elle avait promis un chaton à sa petite-fille, alors j’ai essayé de lui faire comprendre qu’un animal est un membre qui s’ajoute à la famille, qu’il faut s’en occuper et prévoir un budget ».

Éviter les adoptions hâtives

La SPCA de la Montérégie, pleine à craquer à longueur d’année, a décidé depuis quelques années de fermer ses portes quelques jours avant Noël, « pour que les personnes ne viennent pas prendre les animaux comme cadeaux », explique Linda Robertson, directrice de la SPCA Montérégie, située à Sainte-Angèle-de-Monnoir.

«  Les gens en adoptent souvent sans avoir assez d’informations. Beaucoup ne réalisent pas la responsabilité que ça représente et les abandonnent rapidement », regrette-t-elle. « Nous savons que souvent, les gens cherchent un chiot ou un chaton pour Noël. Nous ne conseillons pas de prendre un animal autour de cette période, parce qu’il y a tellement de trafic dans les maisons, avec les personnes qui viennent visiter, les cousins, les oncles, les tantes, les grands-parents… souvent l’animal est nouveau dans la maison, et si une porte s’ouvre il se sauve très facilement », ajoute la directrice, qui précise expliquer sa démarche auprès des personnes désirant acquérir un animal pour Noël.

De nombreux refuges, avant toute adoption, font aujourd’hui passer un véritable entretien aux futurs maîtres afin de connaître les conditions de vie offertes à l’animal, et refusent une adoption si une stérilisation n’est pas prévue. « On ne laisse pas aller nos chats avec n’importe qui », explique Crystiane Neveu. Les adoptions via les refuges qui débordent et non pas via des animaleries sont fortement encouragées.

Les campagnes de stérilisation se multiplient

Pour remédier en partie au problème de surpopulation animale que connaît le Québec, la SPCA a mené depuis trois ans des campagnes de stérilisation à coût réduit. L’organisme espère ainsi réduire le taux d’abandons. Du côté de Chambly, Crystiane Neveu indique avoir fait stériliser, par l’intermédiaire de Chats sans toiT, 485 chats depuis janvier 2012 et tente de convaincre la Ville d’instaurer un programme de stérilisation sur le territoire.

La porte-parole de la SPCA Anita Kapuscinska conclut cependant que les campagnes d’adoption ont porté leurs fruits. Plutôt que d’offrir un cadeau surprise pour Noël, la tendance se répand de plus en plus d’aller chercher ensemble un animal dans les refuges, en ayant pris en compte toutes les contraintes possibles d’une adoption.