Les plaintes pour cruauté animale explosent dans la région

INSPECTIONS. La nouvelle loi visant à améliorer le bien-être des animaux, adoptée en décembre 2015, tombe à point. Le nombre de plaintes pour cruauté envers les animaux a augmenté de 90% au cours des deux dernières années sur le territoire des MRC de Rouv

Selon les chiffres obtenus par le Journal de Chambly, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) a enregistré 38 plaintes liées au bien-être animal en 2015 dans les deux MRC, contre 20 plaintes en 2013.

Cette augmentation n’est cependant pas étrangère au fait que le MAPAQ a instauré en 2014 la ligne téléphonique 1-844-ANIMAUX, permettant de dénoncer les cas d’abus.

Le porte-parole du MAPAQ, Yohan Dallaire-Boily, explique qu’une plainte est déposée lorsqu’une personne a jugé inacceptable une situation impliquant des animaux. Ces plaintes anonymes peuvent s’adresser autant à des propriétaires qu’à des animaleries ou des chenils.

Toujours plus d’inspections

Dans les MRC de Rouville et de la Vallée-du-Richelieu, 103 inspections ont été réalisées en 2015, comparativement à 17 en 2013. À la grandeur du Québec, le MAPAQ a enregistré 1706 plaintes et a effectué 3981 inspections en 2015.

«Les inspections sont réalisées en fonction des plaintes et d’une méthode aléatoire pour des inspections surprises», affirme M. Dallaire-Boily, qui précise que la fréquence dépend de l’historique de la personne inspectée.

Si le nombre de plaintes et d’inspections augmente, aucune condamnation n’est à répertorier dans les deux MRC, un bon signe selon le porte-parole du MAPAQ. «Quand il n’y a aucune condamnation, c’est sûr qu’on est content, ça veut dire que le bien-être animal est respecté.»

Agir pour le bien-être des animaux

La Régie intermunicipale de police Richelieu—Saint-Laurent a, quant à elle, effectué 55 interventions relatives au bien-être des animaux entre 2009 et 2015. Il y a cependant très peu de cas de cruauté, indique le porte-parole, Pierre Tremblay.

Ce dernier rapporte tout de même le cas de l’abandon d’un serpent et d’un rat mourants dans un bac de récupération à Chambly en juin 2015.

«Le propriétaire s’en est débarrassé lors de son déménagement», précise Pierre Tremblay.

À Carignan, en janvier 2013, le propriétaire d’un chaton avait tué ce dernier à mains nues. L’affaire n’a pas donné suite, aucune plainte n’ayant été déposée.

Négligence

Technicien en santé animale à la clinique vétérinaire Anne-Le Seigneur de Chambly, Francis Rousseau déclare de son côté ne pas avoir connaissance de cas de cruauté animale dans la région. «Ce n’est pas quelque chose que l’on voit vraiment à Chambly, heureusement», remarque-t-il.

Le technicien parle plutôt de négligence, souvent involontaire, pour expliquer certains mauvais gestes. «Ce sont souvent des gens qui sont bien intentionnés, mais qui ne savent pas comment gérer tel problème de comportement ou telle situation, et ils agissent sous le coup de l’émotion.»

À l’Hôpital vétérinaire de Chambly, Camille Richard affirme également ne pas connaître de cas de maltraitance. «On a pas mal de bons clients, qui s’occupent bien de leurs animaux», souligne-t-elle.

La loi sur le bien-être animal

La Loi visant l’amélioration de la situation juridique de l’animal a été adoptée le 4 décembre 2015 par le gouvernement du Québec. Les animaux ne seront plus considérés comme un bien meuble, mais comme un être doué de sensibilité.

La loi prévoit des amendes pouvant atteindre 250 000$ pour une première infraction en lien avec la maltraitance des animaux et des peines d’emprisonnement pouvant atteindre 18 mois en cas de récidive.

«Étant donné les nouvelles dispositions de la loi, ça va permettre de donner des jugements plus sévères. Le ministère s’est doté des outils nécessaires pour pouvoir appliquer la loi de façon efficace», ajoute le porte-parole du MAPAQ, Yohan Dallaire-Boily.

Source: MAPAQ

Avec la collaboration de Sarah-Ève Charland.