Les élus repoussent le projet

Lors de la séance du conseil municipal de janvier, les élus de Chambly ont voté afin de retirer le point concernant la modification du règlement de zonage qui vise à permettre l’incinération des animaux domestiques.

C’est Serge Gélinas, conseiller du district 5, qui a proposé de repousser le point à la séance de février, appuyé par Mario Lambert, conseiller du district 2. « Nous avons assisté à la présentation du promoteur. On a appris différentes choses. Il faudrait peut-être laisser le temps au projet de mûrir un peu », a justifié M. Lambert.

De son côté, Marie-Lise Desrosiers, conseillère du troisième district, a soutenu que « si le but est que le promoteur puisse informer les citoyens pour aller chercher cette acceptabilité sociale, je suis pour (le retrait du point à l’ordre du jour) ».

Seuls Richard Tétreault, conseiller du district 4, et Luc Ricard, conseiller du district 6, se sont prononcés en défaveur du retrait du point à l’ordre du jour. « Nous avons les informations. Ce ne sont pas deux ou trois semaines qui changeront grand-chose et ce n’est pas un projet final », a fait valoir M. Tétreault. Pour sa part, M. Ricard a mentionné que « ce dossier a été grandement discuté lors de notre rencontre avec le promoteur. S’il y avait des interrogations, on les a toutes comprises. Plus le projet retarde, plus il y a de frais occasionnés par ces changements de zonage et de règlements. C’est une roulette qui tourne, et ce sont les citoyens qui paieront en fin de compte […] en ce qui me concerne, c’est clair que c’est un bon projet.Il n’y a pas d’émanations, il n’y a pas de danger, ç’a été très clairement expliqué ».

Jean Roy, absent, n’a pas participé au vote.

Réaction chez les citoyens

Des résidants des zones contiguës à la zone C-008 (là où pourrait être construit le centre), situées côté nord-est du canal, se disent « préoccupés par l’éventuelle construction d’incinérateur(s) à si courte distance de leurs foyers. Ils veulent protéger leurs enfants des effets à long terme sur leur santé. D’autres résidants plus âgés du même secteur sont susceptibles de vivre encore plusieurs années dans leurs propriétés, mais avec une santé déjà fragilisée et sensible à la qualité de l’environnement. D’autres, résidants de longue date ou de nouveaux venus, appréhendent la dévaluation de leurs propriétés et la perte, sur d’autres points précis, de leur qualité de vie résidentielle ».

Au sein d’un mémoire, qui serait appuyé par une trentaine de signataires, transmis à la Ville, les citoyens écrivent qu’ils « souhaitent profiter de ce mécanisme démocratique de l’assemblée de consultation municipale pour ramener en avant-scène les questions qui méritaient d’être débattues dès la naissance du projet ». Ceux-ci rappellent qu’ils ne forment pas un groupe organisé défendant une idéologie unique, mais qu’ils signent ce document parce que « nous sommes tous raisonnablement préoccupés par les répercussions du projet ».

À ce sujet, Pierre-Yves Anglaret, promoteur du projet, a rapidement mis en place un site Internet pour répondre aux nombreuses questions qu’il reçoit relativement au dossier. Questionnée sur le sujet, la Ville a répondu que « le dossier concernant ce point est à l’ordre du jour de la séance du 2 février 2021. Le retrait était motivé par une demande des élus au promoteur afin qu’il puisse procéder à la diffusion d’une campagne d’information ».