Les crinqués se dépassent
Difficile de penser à un titre plus près de la réalité pour baptiser l’émission Les crinqués, animée par Dominic Arpin, dans laquelle la Chamblyenne Lysanne Richard est présente dans deux épisodes.
Obsédé par l’endurance, Dominic Arpin rencontre des athlètes lors de leur plus grand défi. Sa quête le mène notamment au Mexique, aux États-Unis et en Thaïlande, où il rejoint son ami Bruno Blanchet. La série documentaire présentée sur Évasion est aussi l’occasion d’assister à l’un des plongeons les plus dangereux de Lysanne Richard, au record de vitesse féminin sur le sentier du GRA1 en Gaspésie, et au premier ultra-marathon de Dominic Arpin dans la région de Charlevoix.
Dépassement de soi
Dominic Arpin voue une passion pour les sports d’endurance. Il s’intéresse aux motivations et aux sacrifices derrière les défis menant au surpassement de la peur et de la souffrance. « Ça m’a toujours fasciné, les gens qui réussissent à se pousser en dehors de leur zone de confort et qui accomplissent des exploits hors normes vus de l’intérieur. Je voulais essayer de comprendre comment elles marchent, ces bibittes-là », explique l’animateur quant à la naissance de la série.
Le dépassement de soi est « crucial » pour Dominic Arpin. Depuis le début de sa quarantaine, ce concept l’habite particulièrement. « Qu’est-ce que t’as fait aujourd’hui pour devenir qui tu vas être demain? », est une question qui occupe ses pensées. Depuis son diagnostic de cancer, à l’âge de 43 ans, il applique plus que jamais la notion. « Ça a été un choc dans ma vie. Une fois que j’ai réussi à passer à travers ça, j’en voulais plus », met-il en perspective
Augmenter la dose
Quand il a fait l’ultra-marathon de 65 km à Charlevoix dans le cadre de l’émission, Dominic Arpin s’est « demandé à quelques reprises ce que je faisais là », admet l’homme qui a toutefois accompli la mission. Pourtant, aussi éprouvante avait été la course, cinq minutes plus tard, il pensait déjà à la prochaine. « Même si ton corps souffre et que ta tête se met en mode panique pendant un certain temps, c’est tellement gratifiant et ça procure tellement de bien que tu cherches la prochaine, comme quelqu’un qui est accro », image-t-il. Il ajoute que la prochaine dose, il faudra « qu’elle soit un petit peu plus grosse ».
Crinqué ou pas crinqué
Crinqué ou pas crinqué?, telle est la question. La série est racontée à la manière d’une quête personnelle. L’objectif est de révéler si Dominic Arpin peut faire partie de la catégorie des crinqués. « Si je me compare à ceux que j’ai suivis, je me considère comme un crinqué de ligue mineure », se qualifie le principal intéressé. Il souligne au passage l’importance du réalisateur de la série, Jérôme Binette, qui « a porté le projet à bout de bras ». Quand Dominic Arpin a couru les 65 km de l’ultra-marathon, le réalisateur l’a accompagné à la course tout au long, caméra à la main. « Lui, c’est un crinqué de ligue majeure », considère l’animateur de la série.
« Oui, je suis une crinquée!, énonce de son côté sans hésitation Lysanne Richard. C’est même un mot que j’utilise dans mon vocabulaire régulièrement. J’aime ça, ce mot-là! C’est dynamique et on sent le côté téméraire. Il faut être crinqué pour atteindre le grandiose », exprime celle qui, à travers le brin de folie qui la définit, dénote aussi une dose de raison et de réflexion, équilibrant son entité.
« Il ne suffit pas juste d’en rêver. Il faut prendre les moyens pour y arriver. » – Dominic Arpin
Se donner les dispositions
« Quand tu veux quelque chose suffisamment fort et que t’es prêt à te sacrifier, tu peux tout faire dans la vie », déclare Dominic Arpin dans la bande-annonce de la série. A-t-on tendance à avancer, à vouloir accomplir sans se donner les réelles dispositions pour y arriver? « Je te dirais que c’est le blocage que la majorité des gens ont. C’est de faire le premier pas, C’est de ne pas snoozer quand ton cadran sonne à 5 h 30 et que tu t’es dit la veille que tu irais courir. Ça demande une détermination », admet l’animateur de l’émission Vlog. Outre la volonté, il complémente en soulignant l’importance de l’engagement. « Il ne suffit pas juste d’en rêver. Il faut prendre les moyens pour y arriver », nuance-t-il.
Il y a dix ans, si l’on avait dit à Dominic Arpin qu’il courrait un jour 65 km dans des sentiers montagneux à Charlevoix, « j’aurais ri », énonce celui qui peinait à courir 5 km à l’époque. Pourtant, aujourd’hui, il n’exclut pas l’idée d’en courir, un jour, 100, voire 150.
À la suite des dix épisodes de la première saison, l’animateur est dans l’attente à savoir si une seconde saison de Les crinqués sera produite. Si tel est le cas, il caresse des idées de grandeur en matière de défis à réaliser, mais, contrairement à sa course à Charlevoix, il s’arrête ici avant la fin…
Lysanne Richard
Lysanne Richard fait partie des crinqués dans deux épisodes. Connue pour ses plongeons de haut vol, la Chamblyenne, avec Dominic Arpin, a ajouté une couche d’adrénaline à l’exploit, à la base déjà extrême, qu’elle réalise dans la série. C’est d’une paroi peu explorée du fjord du Saguenay que la sportive, originaire de la région, a plongé. Pour ajouter à la complexité de la réalisation, Lysanne Richard a subi une commotion cérébrale alors que le projet se développait parallèlement. L’accident a tenu l’athlète à l’écart des démarches. Entre obtenir le permis de plonger en ce lieu et l’approbation du médecin pour que la plongeuse puisse effectuer un retour, la production a oscillé en eaux troubles.
Lors de son premier épisode, Lysanne Richard affronte ses démons alors qu’elle replonge pour la première fois là où elle s’est blessée, au Complexe sportif Claude-Robillard. C’est enfin à son second épisode qu’elle plonge dans l’eau d’où elle est native.
Lysanne Richard fait une conférence au Salon international du bateau de Montréal, en fin de semaine. Elle sera au Sports Experts de Chambly, les 18 et 19 février prochains, pour signer des dédicaces et échanger avec les gens sur place.
La « plongée de la mort »
Une nouvelle tendance dangereuse se dessine et fait des adeptes sur les réseaux sociaux. La « plongée de la mort » est décrite comme un saut extrême fait d’une hauteur vertigineuse. Dans un clip, Asbjorg Nesje se jette d’une plateforme en bois à une hauteur de 81 pieds avant de toucher l’eau. La plupart de ces plongeurs sont en fait des athlètes professionnels de l’extrême. « Lorsque ce sont des acrobates aguerris, que ce sont des athlètes qui savent ce qu’ils font, c’est correct. Mais si c’est mal exécuté, c’est vraiment dangereux. Si quelqu’un souhaite s’initier à ça, il ne faut pas le faire n’importe comment, en fou, dans la nature. Ça prend un entraînement. C’est pas juste se garrocher », commente la plongeuse à ce sujet.