Les CPE exigent des services de garde accessibles à tous les enfants

SERVICES. Le Regroupement des centres de la petite enfance de la Montérégie (RCPEM) considère que l’implantation de la maternelle 4 ans à temps plein en milieu défavorisé ne s’est pas fait en complémentarité avec les services éducatifs de garde. C’est pou

Sur les 90 561 enfants de quatre ans au Québec, 70 000 fréquentent des services éducatifs de garde, révèlent les mémoires que le RCPEM a déposés lors des consultations organisées récemment dans le cadre des Commissions sur la réussite éducative et l’éducation à la petite enfance.

«Demain matin, si on voulait mettre tous les enfants de quatre ans dans les écoles, ça va coûter beaucoup plus cher que de les garder où ils sont déjà», affirme la directrice générale du RCPEM, Claudette Pitre-Robin.

Elle déplore aussi que ce soient des enfants fréquentant des CPE qui se sont retrouvés dans les classes de maternelle quatre ans, au lieu de ceux ne disposant pas de services.

Les moyens à utiliser

Le regroupement recommande d’offrir la gratuité aux enfants dont la famille est prestataire des programmes d’aide sociale ou de solidarité sociale et qui fréquentent à temps plein un CPE ou un service de garde en milieu familial. Actuellement, une exemption du paiement de la contribution parentale est possible, mais seulement pour une fréquentation à temps partiel.

Le RCPEM recommande aussi que le gouvernement hausse les exigences de formation du personnel éducateur dans les garderies privées non subventionnées et dans les services de garde en milieu familial. Plus de 90% du personnel est qualifié dans les CPE comparativement à 53% dans les garderies non subventionnées.

«Je vois le grand développement des garderies privées non subventionnées et en même temps des cégeps qui n’ont pas de clientèle [dans le programme Techniques d’éducation à l’enfance]. Il y a quelque chose qui ne marche pas, déplore Claudette Pitre-Robin. Dans la période où on a développé beaucoup les CPE, les classes doublaient et triplaient dans les cégeps.»

Le regroupement croit également que des sommes supplémentaires devraient être affectées dans les services de garde pour assurer la participation du personnel à des activités de formation.

Jouer dehors

Dans le cadre de la Commission sur l’éducation à la petite enfance, la directrice technique de l’Institut québécois de la sécurité dans les aires de jeux, Sylvie Melsbach, qui travaille aussi au RCPEM, suggère d’augmenter l’espace extérieur des services de garde.

Actuellement, seulement 4 m2 par enfant pour le tiers d’entre eux sont demandés par le gouvernement. Selon Mme Melsbach, pour réaliser un aménagement intéressant, il faut au moins 9 m2 pour chacun des enfants.

Elle croit aussi que des budgets plus importants devraient être prévus pour créer des espaces de jeu sécuritaires et stimulants. À son avis, le 30 000$ par établissement disponible actuellement n’est pas suffisant.

«Les enfants qui passent davantage de temps dans des activités moins structurées ont vraiment un meilleur développement de leur capacité d’autogestion», affirme-t-elle.

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