Les anglophones, une présence historique à Chambly
HISTOIRE. Si les anglophones ne représentent aujourd’hui qu’une faible proportion de la population de Chambly, la parité entre les Britanniques et les Canadiens français a pratiquement été atteinte en 1851. L’activité économique attirait alors un bon lot
La construction du canal de Chambly a incité de nombreux Irlandais à s’installer dans la région. La plupart d’entre eux font partie de la classe ouvrière.
Un siècle important
Au 18e siècle, cordonniers, meuniers et forgerons suivent les troupes britanniques installées dans la région pour trouver du travail auprès des bases militaires.
«La présence des troupes britanniques alimente la population anglophone sur le territoire», explique le président de la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly, Paul-Henri Hudon.
La période entre 1780 et 1880 demeure, selon M. Hudon, le siècle le plus intense au plan de l’affluence de la population anglophone. Il compare la proportion d’Anglais à Chambly à l’époque à celle présente à Saint-Jean-sur-Richelieu.
Quelques seigneurs anglais influents comme John Yule et Gabriel Christie favorisent l’emploi des leurs. Les familles anglaises occupent une part importante du marché des affaires. La famille Willett, par exemple, œuvre au parc des Rapides et se spécialise dans la confection de tissus de grande qualité.
Plusieurs se sont d’ailleurs taillé une place dans le marché à des sites stratégiques sur le territoire.
«Plusieurs auberges et hôtels étaient des propriétés des anglophones. L’hôtel le Bunker, où se trouve aujourd’hui le restaurant Marius, en était un. Il s’agissait d’un endroit idéal, près de l’eau où accostaient les bateaux à vapeur», explique M. Hudon.
Exode
Les politiques de libre-échange entraînent le déménagement des adeptes de la langue de Shakespeare vers les États-Unis. La crise économique de 1880 contribue également à l’exode des anglophones vers le sud.
«Le poids de la masse a fini par créer une certaine forme d’assimilation des anglophones», constate Paul-Henri Hudon.
Malgré cet exode, ils ont laissé leurs traces dans le paysage chamblyen. Le cimetière de l’église Saint-Stephen, à Chambly, honore la mémoire des familles anglophones qui ont occupé le territoire. La toponymie chamblyenne souligne le passage des Britanniques dans Chambly Canton.
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