Les Amazones : des soirées d’humour mettant de l’avant les femmes
L’humoriste chamblyenne Geneviève Gagnon participera à la soirée d’humour du 25 juillet organisée par Les Amazones, une entité féministe qui met de l’avant les talents féminins et/ou issus de la diversité.
Les Amazones est le nouveau nom que portent désormais les soirées d’humour Juste pour filles. « Des gens pensaient que les gars n’avaient pas le droit de venir assister aux spectacles », explique Anne-Marie Dupras, fondatrice du concept et animatrice de la soirée du 25 juillet. Elle rappelle que ces soirées s’adressent à l’ensemble de la population, tous genres confondus.
L’origine du nom Juste pour filles était assez précis. « C’était pour faire un clin d’œil à Juste pour rire, que je déteste », assume Mme Dupras. Le nom Les Amazones est ensuite arrivé sur la table. Selon les versions, les Amazones forment un peuple fictif et mythologique de femmes guerrières à l’origine d’une société matriarcale. « Elles sont autosuffisantes. Elles ne sont pas contre les hommes, mais elles n’en ont juste pas besoin », nuance Mme Dupras.
Pas de filles à la programmation
Le mouvement « Pas de filles sur le pacing » a fait boule de neige. L’initiative dénonce que les soirées d’humour manquent de femmes et qu’elles sont souvent peu présentes ou carrément absentes de la programmation. Anne-Marie Dupras pointe cette réalité depuis longtemps. « Quand j’ai commencé, il y avait à peine une fille par show », identifie l’humoriste.
Bien qu’elle reconnaisse qu’il y a eu certains progrès au fil du temps, elle remarque que le problème est loin d’être résolu. « Il y a encore des organisateurs qui ont le front de dire que c’est parce qu’il n’y a pas assez de bonnes filles en humour et qu’ils sont obligés d’avoir juste des gars. C’est faux, et ça fait tourner tout le monde en rond, explique celle qui souhaite que ses soirées pour filles deviennent, un jour, désuètes. Arrête de trouver des excuses! Dis-le que tu n’en veux pas, de filles sur ton show. »
Vox populi sur la femme
Anne-Marie Dupras a développé des vox populi mensuels. De façon éducative et ludique, elle y dénonce le sexisme et le manque d’éducation sur l’histoire de la femme. L’un de ses sujets est le sexisme dans la toponymie. « Il y a des milliers de noms d’arbres, mais il y en a très peu qui ont des noms qui sont féminins. Il en est de même pour les noms de rues ou de villes », ajoute la femme, qui est aussi derrière Le Projet Stérone.
Des sorcières unies
La soirée Les Amazones se déroule à la salle La Tétro, à Tétreaultville, dans l’est de Montréal. Ce sont sept femmes, qui se nomment les sorcières, qui dynamisent le lieu. « Ce qui nous unit en dehors de l’amitié, c’est notre soif d’humanité et notre envie de créer un monde plus juste, loin des valeurs qui sous-tendent la quête de richesse absolue », écrivent-elle. Ces sept femmes, issues d’horizons professionnels variés, ont créé une « entreprise inclusive et rassembleuse ». Elles disent aimer faire réfléchir et redessiner le monde à leur façon, mais avant tout, dans un cadre amusant, en toute simplicité.