Les aînés d’ici écopent en raison de la mésentente entre Québec et Ottawa
Sylvie Blanchard, directrice générale (DG) de l’organisme L’Entraide Plus de Chambly, a reçu une mauvaise surprise alors qu’Ottawa s’est rétractée sur une subvention d’environ 570 000 $, préalablement approuvée.
En mars dernier, Sylvie Blanchard a reçu l’avis d’approbation conditionnelle du financement d’Ottawa. L’enveloppe provenait de l’initiative fédérale « Bien vieillir chez soi ». Le projet qu’elle propose aurait permis d’offrir de menus travaux à divers domiciles d’aînés de la région. Or, à la fin du mois de mai, la situation est renversée. Sylvie Blanchard lit que son organisme, comme d’autres, doit obtenir l’autorisation préalable du gouvernement du Québec avant de pouvoir conclure une entente de financement avec le gouvernement du Canada. Ottawa n’est plus « en mesure de donner suite à votre demande de financement », lit la DG.
« Je trouve ça indigne d’un pays qui se dit civilisé. Ils (Québec et Ottawa) se servent des aînés pour se faire du capital politique », exprime, en colère, Mme Blanchard. La DG blâme la mauvaise foi qui règne entre les deux paliers gouvernementaux. « Ils disent que c’est donc important de bien vieillir chez soi, au Québec, dans la communauté. Tu arrives avec un projet solide pour le bien des aînés et ils se chicanent entre eux à savoir qui décide de la gestion des fonds », reproche-t-elle.
« Ils se servent des aînés pour se faire du capital politique. » – Sylvie Blanchard
Réponse du député
« Nous tentons, depuis 2022, d’en venir à une entente avec le gouvernement fédéral afin que soient respectés les champs de compétence du Québec. C’est important pour que les services soient bien coordonnés sur le territoire et pour réduire la bureaucratie », mentionne Jean-François Roberge, député de Chambly. Le ministre des Relations canadiennes ajoute que « le gouvernement fédéral le sait, il ne peut agir unilatéralement et conclure des ententes comme il l’a fait dans les domaines qui relèvent du Québec. Il n’était pas dans son droit d’afficher un programme non conforme et de faire de fausses joies à des organismes alors qu’il n’avait pas donné suite à la proposition d’entente que nous lui avons fournie pour résoudre cette situation et allouer les sommes. L’entière responsabilité de ce malentendu revient donc au gouvernement du Canada dans ce dossier ».
En créant de l’espace physique et en embauchant du personnel en conséquence, Sylvie Blanchard avait entamé les démarches afin d’accueillir le projet des menus travaux à domicile. En attendant, ce sont des aînés qui ne peuvent recevoir l’aide afin, notamment, d’installer une poignée de porte, de changer une ampoule ou de fixer une pôle de douche à leur domicile.