L’église de 1784 cherche des donateurs pour sa survie

L’église historique de Saint-Mathias-sur-Richelieu entre en campagne de financement pour refaire sa toiture datant de plus de 200 ans.
Les églises sont en manque d’argent. Pour entretenir leurs bâtiments, les campagnes de financement se multiplient et il n’est pas rare de voir sur la devanture des édifices religieux un baromètre montrant la somme récoltée par la paroisse pour entretenir les lieux. Si en plus l’édifice est classé aux monuments historiques, le soutien des paroissiens et de la population est indispensable.
La paroisse de Saint-Mathias-sur-Richelieu n’a pas le choix de refaire toute la toiture de son église érigée en 1784. « C’est l’une des églises les plus anciennes de la Vallée-du-Richelieu. La paroisse de Chambly est plus vieille, mais son église est passée au feu avant d’être reconstruite. L’église de Saint-Mathias est l’une des rares à avoir un cimetière entouré d’un enclos de pierre toujours préservé. Ce caractère unique en Amérique du Nord lui donne un attrait patrimonial important dans la région », explique Sylvain Loiselle, porte-parole de la paroisse.

Projet important

Les travaux constitueront le plus important projet de restauration de l’église historique depuis sa construction. Le défi financier pour la paroisse est donc de taille.
L’ouvrage devait être entrepris en 2017 déjà dans l’urgence, il devra se faire en 2018 sans faute.
« Le projet est d’un demi-million de dollars, mais avec les aides gouvernementales de 80 % du projet notre objectif est d’atteindre 100 000 $. La campagne de financement a débuté en octobre et nous sommes déjà à plus de 40 000 $. Nous sommes sûrs de pouvoir y arriver », fait remarquer M. Loiselle.
Le prix des travaux est élevé, car il fallait respecter la manière de faire de la toiture qui avec les aléas du temps subissait de grosses infiltrations. « La tôle est d’origine et nous ne pouvions plus attendre. Il fallait cependant refaire à l’identique et cela coûte cher. »
Patricia Williams, marguillière, rappelle que la paroisse assume chaque année plusieurs travaux d’entretien indispensables à la survie du monument historique. Mais là la dépense est trop grande pour l’assumer seul. « En 2017, il fallait entretenir l’enclos du cimetière, refaire les plâtres à l’intérieur de l’église, chaque année nous faisons des travaux d’entretien. Pour la toiture les travaux devraient commencer en juillet 2018 et durer trois mois. »
Le toit qui autrefois était en bardeaux de cèdre est maintenant recouvert de tuiles de métal peinturées. La forme et la hauteur du toit impressionnent. Celui-ci dépasse en hauteur les murs et se marie à ces derniers dans un rapport d’équilibre. C’est à Joseph Latour que l’on doit la charpente et le clocher. Jacques Picard a assumé le travail de menuiserie.

Plusieurs événements

Pour encourager les dons, plusieurs événements seront organisés par la paroisse. Une vente de billet permettra de gagner des prix en argent, la FADOQ organisera un bingo au profit des travaux pour la réfection de la toiture. Clément Giard, le directeur de la campagne de financement s’occupe du porte-à-porte. « Ce sont 9 personnes sur 10 qui m’ont répondu positivement et qui m’ont réservé un très bel accueil. Les dons sont de 50 $ et plus et un reçu d’impôt est donné », indique-t-il.
L’objectif à la mi-février est de mettre en place sur le site Internet de la paroisse un système de don par carte de crédit.
« L’église n’est pas là que pour les paroissiens. Ce bâtiment historique est une fierté pour tous les résidants. Cette église fait rayonner toute la région. C’est un attrait patrimonial important. En France, les châteaux font partie du patrimoine, ici ce sont nos églises », rappelle M. Loiselle.

L’église

C’est une église construite selon le plan en croix latine, comme bien des églises de la fin du XVIII siècle. De plus, son chœur est étrangement profond par rapport à la nef; ceci résulte d’un agrandissement du chœur en 1817 durant la réfection de l’église, au cours de laquelle on a aussi procédé au remplacement du clocher par celui que l’on peut apercevoir aujourd’hui, qui est du type à double lanterne ajourée.
À l’intérieur, la décoration a été faite dans un style rococo-baroque, comme dans la plupart des églises canadiennes de la fin du XVIII siècle. Dans le cas de l’église Saint-Mathias, on a toutefois réalisé deux décorations intérieures bien distinctes. La première, dont subsiste seulement le maître-autel, a été exécutée de 1794 à 1797. La deuxième a été faite après l’agrandissement du chœur et la réfection du clocher, soit en 1821, par René St-James dit Beauvais, Jean-Baptiste Barrette et Paul Rollin.
Pendant les travaux, les cérémonies religieuses se tiendront normalement. Il est possible de suivre l’évolution de la campagne financière sur le site Intenet de la paroisse au www.paroissest-mathias.com