Le vapotage taxé en double
Le gouvernement du Québec appliquera en fin d’année une nouvelle taxe, égale à celle du fédéral, sur les produits de vapotage. Jean-Paul Racine, propriétaire de La Vape du Fort, regrette cette décision.
Le vapotage gagne du terrain. Les jeunes abandonnent davantage la cigarette pour ces nouveaux produits qui ressemblent au tabac. « Mais c’est nettement moins nocif, précise Jean-Paul Racine, propriétaire de La Vape du Fort, situé sur l’avenue Bourgogne à Chambly. C’est au moins 90 % moins pire qu’une cigarette. À part l’addiction, cela ne génère aucun problème de santé connu. J’ai des patients qui ont eu la vie sauve grâce à eux. »
« Les gens s’inquiètent du vapotage chez les jeunes, mais ce sont les mêmes qui fumaient du tabac à notre époque. » – Jean-Paul Racine
Le gérant justifie son raisonnement par la composition de ses produits. « Il existe quatre ingrédients, explique-t-il. Deux sont indispensables : la glycérine végétale, faite à base de plante, et le propylène glycol utilisé pour la fumée. On peut ajouter de la nicotine, à moindre dose que dans une cigarette, et une saveur. Le danger dans la cigarette électronique est justement la saveur, car on ne sait pas comment les poumons réagiront selon le produit utilisé. Mais sinon, pas d’arsenic ou de goudron comme dans les cigarettes traditionnelles. »
Une pensée que ne partage pas le gouvernement du Québec, qui appliquera une nouvelle taxe sur les produits de vapotage vers la fin de l’année 2023. Après une première taxe du fédéral, ce deuxième impôt est un coup porté à l’industrie. « Une bouteille de 30 ml coûtait 16 $ au 31 décembre dernier. Depuis le 1er janvier, elle est vendue 23 $ à cause de la première taxe et sera offerte sur le marché à hauteur de 30 $ en 2024, regrette Jean-Paul Racine. De mon côté, j’ajoute juste la taxe, mais je ne vais pas monter mes prix. »
Dans un contexte inflationniste, le message des gouvernements semble clair. Ils veulent éloigner les jeunes du vapotage. « Les gens s’inquiètent du vapotage chez les jeunes, mais ce sont les mêmes qui fumaient du tabac à notre époque, souligne le gérant de La Vape du Fort. Les jeunes ne fument plus, ils tapent. Ce qui me dérange désormais, c’est la conséquence de cette hausse de prix. Si certains ne pourront plus s’en procurer, ils essaieront de faire leur produit eux-mêmes et là, cela pourrait devenir très dangereux. »
Pour le moment, l’entrepreneur n’a pas noté de différence dans le comportement des clients. « La hausse des prix n’est pas un incitatif à arrêter le vapotage. Mes ventes sont les mêmes pour le moment. »