Le système de transport en commun près de la saturation
AUTOBUS. Stationnement bondé et files d’attente qui se vident aux cinq minutes à l’heure de pointe, force est de constater que l’utilisation du transport en commun est implantée dans les mœurs des citoyens de la région. Le Journal de Chambly est embarqué
Le trajet a été d’une durée de 38 minutes entre le stationnement incitatif et le Terminus Centre-ville de Montréal. La congestion qui refoulait les automobilistes jusqu’au DIX30 a aussi retardé l’autobus de quelques minutes. Une fois arrivé au début de la voie réservée au transport en commun de l’autoroute 10, l’autobus n’a pas connu d’autre retardement.
«Ça prendrait facilement le double du temps en voiture, remarque un utilisateur, Éric Larivée. Avec le trafic sur l’autoroute 10 qui se rend jusqu’au DIX30, ça peut prendre énormément de temps.»
Du côté de Montréal, en dehors des heures de pointe, lorsque les passages sont moins fréquents, les files d’attente peuvent même atteindre quelques centaines de personnes. Le 20 septembre, un utilisateur du service, Jesse Milot Gagnon, a remarqué une file qui, selon lui, pouvait contenir près de 500 personnes, répandues sur quatre longueurs au Terminus Centre-ville.
Formule gagnante
«Avec 61 passagers et des autobus qui passent à toutes les cinq minutes, on ne pourrait pas faire bien plus, affirme le président du CIT Chambly-Richelieu-Carignan, Serge Gélinas. C’est le signe que le transport en commun est utilisé efficacement. Depuis 2009, nous sommes passés d’un peu plus de 200 voitures dans le stationnement à 700. On constate une augmentation de 5% à 8% par année.»
M. Gélinas fait aussi remarquer que le nombre d’usagers par rapport au nombre de citoyens desservis par le CIT est supérieur à celui de Montréal.
«De 6h30 à 8h30, il y a des passages à toutes les cinq minutes et environ 2000 personnes utilisent l’autobus, explique un inspecteur du CIT, Riadh Laarif, rencontré au stationnement incitatif de Chambly. Il y en a beaucoup qui prennent la correspondance par les navettes locales gratuites.»
Constat de satisfaction
La majorité des utilisateurs sondés prennent le service pour éviter le trafic, pour ne pas avoir à se préoccuper du stationnement ou tout simplement puisqu’ils n’ont pas d’automobile.
«Je prends l’autobus quatre jours par semaine. Ce que j’aime, c’est que c’est moins compliqué, moins stressant. Je n’ai pas besoin de me trouver de stationnement à Montréal», note Rachel Boucher.
«Moi, je n’ai pas de voiture, ajoute Sara Gagnon. Mon trajet me prend 1h30, ça pourrait me prendre 40 minutes en voiture. Il ne faut pas trop se fier aux horaires, les autobus sont souvent en retard.»
Le rallongement potentiel du Réseau électrique métropolitain (REM) jusqu’à Chambly suscite aussi l’intérêt des utilisateurs du transport en commun.
«Le REM pourrait désengorger le stationnement au terminus de Chambly, croit Carl-Étienne Daneau-Desjardins, un usager. Ça inciterait aussi les résidents de Chambly et de Carignan à délaisser l’utilisation du véhicule personnel en faveur d’un moyen de transport plus efficace et plus éco-responsable. De plus, cet ajout diminuerait fortement la circulation sur l’autoroute 10 lors des heures de pointe.»