Le syndicat invite à trinquer à la bière de Chambly
En grève depuis plus d’un mois, les quelque 80 employés de l’usine Unibroue de Chambly encouragent la population à consommer La Maudite et La Blanche de Chambly. Ils espèrent ainsi faire pression sur leur employeur, en faisant écouler les réserves.
« Les gens nous demandent souvent s’ils doivent boycotter la bière Unibroue pendant la grève. Au contraire, on incite les gens à la consommer en bouteille, évidemment avec modération, pour faire diminuer les réserves et augmenter la pression sur l’employeur pour résoudre le conflit », invite le directeur du service des relations publiques du syndicat Teamsters, Stéphane Lacroix.
Depuis le début de la grève, déclenchée le 7 juin, la direction d’Unibroue affirme qu’elle ne prévoit aucun problème d’approvisionnement de ses produits pour ses clients et consommateurs.
« Les entrepôts sont remplis à craquer. Profitons de l’été pour en consommer et faire en sorte que l’employeur sera mieux disposé à revenir à la table de négociation », ajoute M. Lacroix.
Négociation
Après quelques rencontres avec une conciliatrice, les discussions ont été suspendues pour une durée indéterminée, le 28 juin.
« Le respect de l’ancienneté et la gestion du temps supplémentaire sont au cœur du litige. Les conversations que nous avons eues n’ont pas donné le résultat escompté. Tant que l’enjeu du respect ne sera pas mis au centre de la table, nous ne pourrons pas aller plus loin dans le processus », prévient M. Lacroix.
Le directeur des relations publiques souhaite que le conflit se règle le plus rapidement possible, bien qu’il craigne que la lutte entre les parties soit longue et acrimonieuse.
Patrons
En entrevue téléphonique avec le Journal de Chambly, le directeur de l’usine, Stéphane Lafrance, maintient que l’objectif de la partie patronale est de reprendre les discussions afin que les employés puissent rentrer au travail rapidement.
Sans vouloir négocier sur la place publique, il estime tout de même que la direction a démontré de l’ouverture pour se pencher sur les points qu’ils leur sont adressés.
« Je dirais qu’actuellement, il y a une bonne partie de réglée. Il en reste, mais il y a beaucoup de propositions sur la table qui permettent de prendre en considération les préoccupations du syndicat. Ça nous tient à cœur, mais on veut le faire dans un contexte économique auquel l’entreprise est confrontée et de productivité et de flexibilité. Il y a des objectifs des deux côtés », tempère-t-il.
L’invitation du syndicat à consommer ses produits va dans le même sens que l’objectif de l’entreprise comme brasseur.
« Le service à la clientèle est très important pour nous et on s’assure en période estivale d’être prêts pour bien servir nos clients. On a le produit en stock pour approvisionner sans problème nos clients pendant toute la période estivale et plus encore », assure M. Lafrance.