Le sort de la maison entre les mains du ministre de la Culture

PATRIMOINE. Il est minuit moins une pour la maison Boileau de la rue Martel, à Chambly, menacée d’être démolie dans les prochains jours, malgré la contestation populaire. Face à l’urgence, la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly (SHSC) demande

Le président de la SHSC, Paul-Henri Hudon, implore le ministre de classer l’édifice en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel. Le permis de démolition n’étant valide que pour une période de dix jours, le temps presse pour les défendeurs de la maison du notaire Boileau.

Le bureau du ministre Fortin a accusé réception du dossier. L’attaché de presse du ministre, Karl Filion, indique ainsi que la situation de la maison Boileau est encore en évaluation sans donner plus de détails. Toutefois, la propriétaire de la maison, Annie Tremblay, indique ne pas avoir encore eu de nouvelles.

De son côté, le président du comité patrimoine de la Fédération histoire Québec, Clément Locat, garde espoir qu’une intervention de Québec pourrait sauver la mise. Il a d’ailleurs visité l’établissement avec ses propriétaires hier et croit toujours qu’il est possible de rassembler les différentes instances pour sauver ce bâtiment.

«La maison connaît certaines faiblesses, mais il n’y a rien d’irréversible. Le patrimoine n’est pas un fardeau, mais plutôt une richesse», indique M. Locat.

Nouvelle évaluation

Bien qu’il en reconnaisse les dommages sur la maison, le président propose de procéder à une évaluation patrimoniale par un architecte expert en bâtiment ancien, pour voir plus clair dans ce cas précis.

De cette façon, une personne indépendante pourrait évaluer les coûts qu’une restauration nécessiterait.

Mme Tremblay soutient qu’elle a déjà fait ses devoirs en accueillant plusieurs experts.

«On a déjà beaucoup ouvert la porte. Si quelqu’un se présente et dit:  ̎j’ai l’argent, je l’achète ̎, qu’il vienne me voir et je vais lui vendre», déclare-t-elle.

Rappelons que compte tenu de la détérioration et de la présence de moisissures, les élus avaient autorisé aux propriétaires la démolition, ces derniers indiquant ne pas avoir les 1,4 M$ nécessaires pour la restauration.

M. Locat reconnait qu’il faudra un montant important pour sauver l’édifice, mais croit tout de même que les coûts seront moins élevés que ceux stipulés.

«Cette maison a 200 ans. Ce n’est pas un mois de plus ou de moins qui fera une différence. La démolition serait une perte irréparable pour le territoire de Chambly», conclut Clément Locat.

Pour la propriétaire, il est toutefois essentiel de rester réaliste.

«Ce qu’il y a de mieux à faire, c’est de prendre tout ce qui est bon en photos, de documenter et de mettre ça dans les archives. On continue d’ouvrir les murs pour laisser tout l’historique du bâtiment. On veut laisser le maximum d’informations avant la démolition pour que le patrimoine puisse retransmettre l’histoire de cette belle maison, qui est un joyau», conclut-elle.

Les citoyens qui militent pour garder la maison sur pied mettent à présent leurs espoirs dans la cour du ministère de la Culture, et espèrent qu’il interviendra à temps.

Avec la collaboration d’Adaée Beaulieu