Le secteur manufacturier à l’heure du 4.0

Qui dit réseaux sociaux dit circulation de l’information, dont le principal objectif est d’approcher les jeunes pour qu’ils s’intéressent au secteur manufacturier à l’heure de l’industrie 4.0.
Investissement Québec a fait appel aux jeunes influenceurs, dont Massi Mahiou, pour promouvoir une campagne numérique qui a pour but de démystifier le travail associé au secteur manufacturier.
Massi Mahiou, un jeune youtuber ayant 47 725 abonnés, a visité dernièrement Fraco, une entreprise de Saint-Mathias spécialisée, entre autres, dans la conception d’équipements d’accès de pointe.
Le jeune a produit une vidéo détaillant les opportunités que peut offrir le travail dans une manufacture.
« On était bien heureux d’avoir été choisi comme entreprise innovante, commente Emmanuelle Rainville, présidente de Fraco. Le jeune, on l’a accueilli, on était curieux. Pour nous, c’était une nouvelle méthode de faire. On trouvait ça inspirant. »

Soutenir l’innovation

Le concept d’industrie 4.0 fait référence à une nouvelle façon d’organiser les moyens de production, selon Wikipédia. « Cette nouvelle industrie s’affirme comme la convergence du monde virtuel, de la conception numérique, de la gestion (finance et marketing) avec les produits et objets du monde réel. »

« Il y a eu plus de 220 000 impressions reçues par nos influenceurs. » -Sylvie Pinsonnault

« Quand on a lancé l’initiative manufacturière, il y a plus de deux ans, on a travaillé avec plusieurs entrepreneurs qui nous ont fait part de trois enjeux prioritaires : réduire la pénurie de main-d’œuvre, soutenir l’innovation et aider à exporter davantage », explique pour sa part Sylvie Pinsonnault, vice-présidente, initiatives stratégiques et conseils au Comité de direction d’Investissement Québec.
Celle-ci rappelle l’importance de « la valorisation des métiers techniques auprès des jeunes, car les jeunes vont parler à des jeunes. Le but est de les influencer à se diriger vers les secteurs manufacturiers, car les jeunes sont axés sur des choses très concrètes. »
Quatre semaines après que la campagne ait démarré sur les médias sociaux, Sylvie Pinsonnault dit que l’objectif a été atteint. « Il y a eu plus de 220 000 impressions reçues par nos influenceurs, et il y a eu 57 000 visionnements de vidéos. C’est au-delà de nos espérances. »

Un virage incontournable

L’entreprise Fraco a déjà participé, entre autres, à la gestion et à la logistique de la construction du CHUM, et aussi à la construction d’un nouveau confinement de la centrale nucléaire de Tchernobyl.
L’entreprise, détaille la présidente, offre des opportunités même aux personnes qui ne sont pas qualifiées.
« Les gens qui démontrent un intérêt pour les métiers de la fabrication et qui sont motivés à apprendre, on leur offre une formation à l’interne qui leur permet d’acquérir un métier de soudeur, d’opérateur de machine, de spécialiste de la coupe de métal, etc. »
Fraco tend à poursuivre ses efforts sur le plan de l’industrie 4.0. « C’est de l’innovation dans les façons de faire, c’est plus large, observe Emmanuelle Rainville. C’est d’apporter des améliorations dans ce qu’on fait, parfois avec l’aide de l’intelligence artificielle, parfois avec la créativité. Ça nous rend plus performants et ça nous différencie de ce qui se fait ailleurs dans le marché. »
Cette avenue, tient à souligner de son côté Sylvie Pinsonnault, est déjà empruntée par Investissement Québec qui « dynamise le secteur manufacturier et le sensibilise à prendre ce virage ». Elle cite la tournée de l’organisme à travers la province pour aider les entreprises manufacturières à poser des diagnostics en ce sens.
« Moins de 20 % des entreprises manufacturières sont automatisées à plus de 50 %, tandis qu’en Allemagne, c’est 75 % des entreprises qui sont automatisées à plus de 50 %. »
C’est d’ailleurs le modèle allemand Dual que le Québec souhaite instaurer à partir des cégeps. « On travaille avec le ministère de l’Éducation pour mettre ce stage sur pied : trois jours en entreprise, deux jours à l’école. Ça permet aux entreprises d’avoir une main-d’œuvre à l’avance, ce qui peut réduire l’impact de pénurie », indique Sylvie Pinsonnault.