Le REER à la mode

À l’heure de faire sa déclaration de revenus, il est possible de renflouer son Régime enregistré d’épargne-retraite (REER) jusqu’au 1er mars. Mais dans un contexte d’inflation, quelles sont les habitudes des ménages québécois? Marie-Claude Durand, conseillère en gestion de patrimoine dans la région, dresse un portrait des consommateurs.

Les ménages peuvent gonfler leur REER, produit utilisé pour la retraite, jusqu’au 1er mars afin que le montant obtenu puisse correspondre à l’exercice fiscal de 2022. « Mais c’est de moins en moins la course, affirme Marie-Claude Durand, conseillère au Groupe Durand Dufour, affilié à la Banque Nationale. Les consommateurs utilisent le prélèvement automatique et s’y tiennent. Leurs habitudes n’ont pas bien changé malgré les fluctuations du marché. Mais cela pourrait changer en 2023. »

En ligne de mire se trouvent les autres produits financiers tels que le REEE, pour les études des enfants, et le CELI, un compte d’épargne dont les intérêts sont libres d’impôts. « Il est important de prendre la situation de chacun, poursuit Marie-Claude Durand. Le CELI peut être intéressant selon si l’employeur cotise déjà pour la retraite de l’employé. Cela dépend aussi de vos projets. » Le CELI correspond à des projets à plus court terme qu’une retraite.

Néanmoins, le REER reste prisé des clients, selon la spécialiste financière. « On observe une prise de conscience. Les gens veulent épargner alors que les fonds de pension sont en baisse et que les montants de la RRQ, que l’on touche une fois à la retraite, ne sont plus assez élevés par rapport à l’inflation actuelle. De notre côté, nous essayons d’inculquer l’épargne en montrant que le rendement sur l’intérêt composé a un effet magique sur le long terme. »

L’inflation ne risque pas de redescendre en 2023. Si bien que le montant consacré au REER risque de diminuer. Pourtant, Marie-Claude Durand encourage les ménages à poursuivre les efforts visant à épargner.

« C’est vrai qu’il faut toujours trouver un juste équilibre entre les besoins essentiels, la nourriture et le logement. Mais même un petit montant consacré au REER peut être significatif. Par exemple, 10 $ par mois sur 30 ans pourrait vous amener 30 000 $. Ce n’est pas négligeable. »