Le meurtre d’Hélène Monast fait l’objet d’un film
CINÉMA.Faire la lumière sur des meurtres non résolus commis dans les années 1970, dont celui d’Hélène Monast. C’est la mission que se donne le réalisateur Stéphan Parent avec le documentaire Sept Femmes, qui sera au grand écran en 2017. Il était de passag
Le cinéaste souhaite répéter l’expérience de Novembre 84, son dernier film qui traitait d’enlèvement et de meurtres d’enfants, qui avait mis la police sur de nouvelles pistes.
Pour Sept Femmes, M. Parent a choisi des cas connus et médiatisés par les familles. Grâce aux démarches de Nicole Monast, une récompense de 2000$ sera offerte à la personne qui permettra d’arrêter un ou les suspects dans la disparition de sa soeur. La Sûreté du Québec (SQ) a également établi un poste de commandement, le 11 septembre 2015, pour obtenir de nouvelles informations
Le corps dénudé d’Hélène Monast a été retrouvé le 11 septembre 1977 vers 8h20 tout près du Canal de Chambly, derrière le 224, rue Maurice. La veille, le frère de la victime déposait la jeune femme tout près du parc. Elle allait chez sa marraine pour célébrer son 18e anniversaire.
Un travail colossal
Depuis près d’un an, Stéphan Parent tente de comprendre ce qui est arrivé à ces jeunes femmes. Ces enquêtes occupent la majorité de son temps.
«J’ai parlé avec des témoins, regardé les rapports d’enquêtes et d’autopsies ainsi que les éléments de preuve, explique le réalisateur. Il s’agit d’enquêtes en profondeur, donc je crois que nous allons apporter des éléments nouveaux que le public ne connaît pas.»
Par son travail, qu’il considère comme complémentaire à celui des policiers, il espère pouvoir faire avancer les dossiers et apporter de l’espoir aux familles.
Bien qu’il admette qu’il ne pourra pas répondre à toutes les attentes des familles, il mentionne que celles qu’il a côtoyées se sont montrées reconnaissantes de ses démarches.
«Quand je rencontre les familles, elles sont complètement brisées. Elles auraient pu faire autre chose pendant 40 ans, déclare-t-il. Elles veulent tourner la page et mourir en paix. Si un meurtre peut être résolu, je pourrai dire: Chapeau!»
Une enquête publique réclamée
Huit familles de femmes assassinées dans les années 1970, dont celle d’Hélène Monast, demandent plus de transparence de la part des policiers. Elles souhaitent que le gouvernement procède à une enquête publique sur les méthodes policières.
«Il faut qu’il y ait quelque chose qui change. C’est frustrant de ne rien savoir. Je veux qu’il y ait une meilleure écoute et une meilleure collaboration avec les familles», déclare Nicole Monast, qui n’a jamais été interrogée par les policiers concernant la mort de sa sœur.
Le réalisateur du documentaire Sept femmes, Stéphan Parent, s’est fait le porte-parole des familles. Dans tous les dossiers examinés pour son film, aucune enquête publique n’a été déclenchée. Il s’est allié à l’avocat Marc Bellemare, qui a déposé une demande officielle au ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux.
Stéphan Parent mentionne avoir constaté certaines failles en parcourant les différents dossiers. Dans le cas d’Hélène Monast, par exemple, les écrits se contredisent: il est question de mort suspecte dans le rapport préliminaire puis de possibilité de meurtre dans la version finale.
Des pièces à conviction ont aussi été détruites. C’est pourquoi un protocole rigoureux assurant la conservation des prélèvements et exhibits dans un endroit centralisé est souhaité.
Il a aussi été demandé que les enquêtes de meurtres et de disparitions soient menées exclusivement par la Sûreté du Québec (SQ) et que les proches soient informés de leur évolution. Les familles veulent aussi avoir accès aux dossiers complets de la police, 25 ans après le meurtre, si aucun suspect n’a été arrêté.
Une position différente
Sue Tayashi, enquêteuse privée sur le meurtre d’Hélène Monast, croit, quant à elle, que l’objet de l’enquête publique devrait être différent.
«Je comprends les familles qui demandent une enquête publique, mais il ne faut pas attaquer les forces policières sur leur incompétence. Ça ne donnera absolument rien», affirme-t-elle.
Elle propose plutôt de demander à ce que des expertises sur l’ADN soient effectuées.
Des personnes pouvant détenir des informations sur le cas de Hélène Monast peuvent contacter la production par courriel à: enquete7@yahoo.ca ou la Sûreté du Québec.
Rens.: www.facebook.com/7femmes/
Les victimes
– Hélène Monast, Chambly
– Sharron Prior, Montréal, retrouvée à Longueuil
– Denise Bazinet, Montréal
– Lison Blais, Montréal
– Theresa Allore, Lennoxville, retrouvée à Compton
– Joanne Dorion, Fabreville, retrouvée à Laval
– Louise Camirand, retrouvée à Austin
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