Le mandat d'arrestation contre la famille Turk est levé

LIBERTÉ. Un poids énorme s’enlève des épaules de la famille de Kamber Turk réfugiée à l’église de Rougemont, alors que le mandat d’arrestation qui menaçait de les renvoyer dans leur pays d’origine a été levé par les agents des services frontaliers, le 23

Les six membres de la famille d’origine kurde étaient réfugiés au sous-sol de l’église Saint-Michel à Rougemont depuis le 23 janvier dernier. Cet endroit était devenu leur sanctuaire dans l’espoir de rester au Canada, étant donné la menace qui pèse envers le peuple kurde en Turquie.

« Quand ils ont appris la bonne nouvelle, ils étaient extrêmement heureux. Ils ont aussitôt fait plusieurs appels pour l’annoncer à leurs proches. Ce n’est pas fini, mais c’est une belle ouverture qui s’est créée », témoigne le curé Gérald Ouellette.

Ce dernier a accompagné la famille à Sherbrooke sous l’invitation des services frontaliers pour procéder à la nouvelle demande d’Examen des risques avant renvoi (ERAR).

C’est grâce à cette demande que la famille a pu finalement retourner sa liberté. Une victoire que la famille ne peut pas savourer complètement, puisqu’elle doit d’abord attendre que la demande d’ERAR soit acceptée. Une tentative similaire avait déjà été faite auparavant, sans succès.

C’est à la suite d’un resserrement de la loi concernant les demandes de statut de réfugié en 2012 que la famille Turk s’est retrouvée dans cette situation. Elle devait retourner en Turquie au plus tard le 23 janvier. Une avenue que refusait d’envisager la famille, craignant pour sa sécurité, la montée de la radicalisation de l’Islam représentant une menace pour les Kurdes en Turquie.

Attendre le verdict

Un proche de la famille et interprète pour la famille, Maksuni Oerde a aidé à remplir les formulaires requis, qui doivent être remis avant le 7 août.

« Il restera jusqu’au 27 août pour joindre les explications concernant la menace qui pèse contre les Kurdes dans leur pays d’origine », décrit M. Oerde. Ce dernier précise que le délai de la demande peut durer entre quatre et six mois. Au cours de cette période, la famille pourra demander un permis de travail.

Comme le souligne le curé Ouellette, le frère de Kamber est le propriétaire de Koro Pizza à Rougemont et ce dernier assure qu’il aurait de l’emploi à donner à la famille. Ce revenu pourrait permettre à la famille de retrouver un logis bien à eux prochainement.

Jouir de sa liberté

Après avoir vécu sept mois confinés dans une petite pièce sans douche ni division, c’est évidemment le bonheur pour toute la famille de pouvoir enfin voir le soleil et respirer le grand air.

« Nous sommes soulagés. On peut maintenant sortir dehors et prendre une marche c’est très bien », raconte Kamber Turk, qui a fait des progrès en français, depuis le début de ces péripéties.

La famille réside toujours à l’église, puisque le bail de leur logement était venu à échéance. « Ils pourront reste là jusqu’à ce que la situation soit réglée », promet Gérald Ouellette.