Le gouvernement fédéral investit 7,5 M$ pour prévenir les inondations
ANALYSE. Le gouvernement du Canada a annoncé cet automne que 7,5 M$ seront alloués à la Commission mixte internationale (CMI) pour identifier des moyens d’atténuer les inondations et leurs répercussions dans le bassin versant du lac Champlain et de la riv
La nouvelle est bien accueillie par les élus et les organismes du secteur du bassin de Chambly qui souhaitent que les solutions respectent l’environnement.
«C’est une excellente nouvelle. On constate qu’avec les changements climatiques, il y a des modifications dans la façon dont notre écosystème réagit et c’est pareil pour la rivière», affirme le député de Beloeil—Chambly, Matthew Dubé.
«Ça va nous aider à tenter de mieux protéger l’environnement, car on sait que les inondations ont un impact sur l’érosion des berges», ajoute-t-il.
Selon lui, les études de la CMI permettront également aux villes de mieux planifier leurs interventions lorsque des inondations surviennent.
Du côté de Carignan, le maire René Fournier indique que la Ville est bien préparée, car la rivière L’Acadie sort souvent de son lit. La Municipalité a aussi été touchée par la crue de la rivière Richelieu au printemps 2011 et a bien réagi (voir autre texte). Toutefois, le maire croit qu’il y a toujours place à amélioration.
«J’espère que les solutions vont respecter la capacité du milieu et l’environnement, Si ça perturbe trop la qualité de l’eau, on n’améliore pas la situation», soutient pour sa part le directeur général du COVABAR, Marcel Comiré.
Pour le moment, il se réjouit que la CMI ait élaboré des cartes des crues permettant d’identifier jusqu’où l’eau pourrait monter selon le débit et le niveau du Richelieu. Cela permet notamment aux villes de prévoir comment agir en situation d’urgence. Le COVABAR avait été consulté en 2015 concernant cet outil de planification.
Des pistes de solution
La mairesse de Saint-Georges-de-Clarenceville, Renée Rouleau, qui détient aussi un baccalauréat en urbanisme et une maîtrise en administration publique, croit toutefois que ces cartes ne sont pas suffisantes. Elle a donc fait quelques recommandations à la CMI.
Mme Rouleau a notamment proposé de revoir l’aménagement du territoire. Elle croit que des ponceaux devraient être construits pour laisser passer l’eau sous les chemins situés au bord de la rivière, en cas d’inondations. Celle-ci pourra ensuite se diriger vers les terres agricoles.
«Autrefois, les agriculteurs étaient contents quand il y avait des inondations, car ça enrichissait leurs terres», mentionne Renée Rouleau.
Elle milite également en faveur de l’assouplissement de la règlementation sur la protection des rives. Cela permettrait notamment d’élever les murets déjà construits pour protéger les maisons installées au bord de l’eau.
Mme Rouleau croit aussi que la CMI devrait observer si un effet d’étranglement se produit dans la rivière Richelieu pour en comprendre les causes et l’enrayer. Selon Mme Rouleau, plusieurs personnes ont soulevé la possibilité qu’il y ait un tel effet.
«J’espère qu’ils vont regarder comment réduire l’intensité des inondations, car d’après moi avec les changements climatiques, ça risque d’augmenter», affirme-t-elle.
19,5 M$
Somme allouée sur cinq ans par le gouvernement fédéral pour étudier les problèmes liés à la qualité et au niveau de l’eau ainsi qu’aux inondations dans quatre bassins à la frontière canado-américaine. 7,5 M$ sont consacrés au bassin versant de la rivière Richelieu et du lac Champlain.
Qu’est-ce que la Commission mixte internationale ?
La CMI a été établie en vertu du Traité des eaux limitrophes de 1909. C’est une organisation binationale ayant pour mandat de prévenir et de régler les différends, principalement ceux concernant la quantité et la qualité de l’eau de part et d’autre de la frontière entre le Canada et les États-Unis.
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