Le délai pour dévoiler l'identité du tireur était «stratégique»

FUSILLADE. Le temps que la Sûreté du Québec (SQ) a pris pour dévoiler l’identité du tireur de Marieville, soit plus de 12 heures, était justifié considérant l’information que les policiers détenaient, selon Stéphane Berthomet, analyste en affaires policiè

«Le problème, ce n’est pas la lenteur avec laquelle la SQ a fourni l’information. C’était un choix stratégique. Les policiers devaient être certain de savoir avec qui ils faisaient affaire», soutient l’expert.

Si la police sait qu’elle a affaire à un suspect fragile et perturbé, elle fera preuve de plus de prudence, poursuit M. Berthomet. Le dévoilement rapide de l’identité d’un suspect recherché peut aggraver la situation en poussant l’individu à commettre d’autres crimes, prévient l’analyse. «La mieux placée pour choisir, c’est la police», soutient M. Berthomet.

Soulignons que Daniel Massé a été qualifié par un de ses voisins interrogé par le Journal comme un homme «révolté de la vie», tough et qui «menait une vie de chien». Sa personnalité a donc peut-être influencé la décision de la SQ d’attendre avant de diffuser son profil publiquement, selon lui.

« Il n’y a pas de règle »

Peut-on dire que l’enquête s’est bien déroulée, même si le suspect a été retrouvé après s’être enlevé la vie? «Il n’y a pas de processus d’enquête «normal», il n’y en a pas deux qui se ressemblent», affirme M. Berthomet, qui rappelle que le principe de base que doivent suivre les policiers, c’est la prudence.

«Parfois, c’est plus long parce qu’il manque des éléments. Il n’y a pas de règle. Une enquête policière, c’est une succession d’événements et les policiers doivent collecter les informations sur les personnes impliquées. La réussite varie», déclare-t-il.

Il rappelle que l’objectif de la police est de contrôler la situation afin de trouver et d’arrêter le suspect, mais qu’elle se retrouve généralement confrontée à des éléments du hasard.