Le COVABAR n’a plus accès aux données sur les eaux usées

Le directeur général du COVABAR, Marcel Comiré, déplore que les organismes de bassins versants n’aient pas accès aux données des systèmes d’assainissement des eaux usées des municipalités depuis le mois d’avril.
L’accès aux données a été restreint en raison de la mise en place du Suivi des ouvrages municipaux d’assainissement des eaux usées (SOMAEU). Ce système est géré par le ministère de l’Environnement. Il remplace le précédent qui relevait du ministère des Affaires municipales et qui n’est désormais plus accessible.
Le ministère de l’Environnement a indiqué que les travaux d’implantation du SOMAEU devraient se poursuivre jusqu’à l’automne. « Le ministère développe des outils informatiques qui permettront aux organismes de bassins versants d’avoir accès aux données du système SOMAEU », a indiqué Claudia Durocher, conseillère aux communications du ministère de l’Environnement.
« Si ça débloque tant mieux, mais les délais n’ont pas d’allure. Il y avait déjà un système fonctionnel qui existait avec l’autre ministère. Il aurait peut-être pu garder le même », affirme M. Comiré.
« Ce qui me choque le plus, c’est que le ministère de l’Environnement c’est celui qui nous finance et il nous met aussi des bâtons dans les roues », ajoute-t-il.
Le directeur général adjoint du Regroupement des organismes de bassins versants du Québec (ROBVQ), Antoine Verville, et lui déplorent également ne pas avoir d’informations précises sur les données qui seront disponibles.
« La crainte qu’on a sur la base des discussions qu’on a eues avec le ministère et à laquelle on essaie de remédier, c’est d’avoir accès dorénavant à des données prémâchées par le ministère, comme des compilations annuelles par rapport à des données ponctuelles spécifiques », déclare M. Verville.
Il explique que lorsque les données sur les surverses étaient disponibles en temps réel, il était possible de faire des liens avec celles relatives à la qualité de l’eau. Toutefois, avec des rapports annuels cela ne serait plus possible.

« Ce qui me choque le plus, c’est que le ministère de l’Environnement qui nous finance nous met aussi des bâtons dans les roues. » – Marcel Comiré

Impact sur le travail
Le directeur général du COVABAR mentionne que l’impossibilité d’avoir accès aux données nuit au travail réalisé par l’organisme de bassin versant auprès des municipalités.
« Ça nous permet d’aller voir les villes pour leur dire qu’il y a un problème, comprendre pourquoi et voir si elles peuvent faire autrement que d’effectuer des surverses », indique-t-il.
Actuellement, le COVABAR doit faire des demandes d’accès à l’information auprès des villes et elles ne sont pas obligées de coopérer.
« Le rôle des organismes de bassins versants, c’est d’aider les municipalités à prendre les meilleures décisions. Si on n’a pas accès à ces données, on ne peut pas les accompagner », déclare M. Verville.