Le blues encore présent

Chambly accueille prochainement Brian Tyler, un des ambassadeurs du blues au Québec. L’artiste compte bien prouver que ce style marque encore le paysage musical lors d’un concert avec les Bluestorm.

Brian Tyler est tombé plus ou moins par hasard dans le monde du blues. « Un ami m’a invité à chanter à un concert de blues. J’ai proposé un grand classique, Hoochie Coochie Man. Quand je l’ai partagé, j’ai été piqué par le virus. Depuis, elle fait partie de mes chansons fétiches. »

Le blues est un style musical interprété à la base par les esclaves en Amérique du Nord. Certains messages sont transmis grâce aux paroles. « Au début, c’était cela, mais aujourd’hui, le blues peut être sur n’importe quel thème, poursuit l’artiste. Hoochie Coochie Man raconte la tentative masculine de conquérir la gent féminine. L’homme annonce sa disponibilité. Par le passé, un homme ne pouvait pas pleurer. Le blues servait alors à extérioriser sa peine durant la période de l’esclavage. Ensuite, une fois l’esclavage aboli, le blues a conquis les villes et il servait à exprimer sa joie, sa colère ou son étonnement. Cela me fait penser à Jimi Hendrix et à sa chanson Hey Joe, qui parle de sa colère car sa femme regarde un autre homme. »

Recul médiatique

Auteur, compositeur et interprète, Brian Tyler propose son propre blues. « Mon blues, c’est mon vécu. Beaucoup de mes histoires sont dans mes chansons. Je suis très attaché à ma famille, qui est l’une de mes plus grandes fiertés. Je laisse les échecs à l’écart même si les paroles représentent des points marquants de ma vie, que ce soit joie, étonnement ou tristesse. »

Les concerts de blues sont désormais plus rares dans la programmation de Chambly, mais aussi partout dans la province. « Je me considère comme un ambassadeur du genre, ajoute Brian Tyler. Malgré l’absence de reconnaissance du blues au Québec, ce spectacle sert à dire que nous sommes encore là. Je veux que les gens sachent cela. »

L’artiste regrette aussi et surtout le recul du blues dans le paysage musical quotidien. « On sait que les médias, comme la radio, vont suivre les tendances. Les disquaires vont suivre les médias. Les chanteurs de blues ont beaucoup de misère à avoir la même reconnaissance que les artistes pop-rock, voire commerciaux. Avec Internet, la radio a perdu des plumes. Les gens cherchent sur le Web la musique qu’ils connaissent. Auparavant, la radio était notre Internet. Le blues est, par conséquent, moins présent depuis des années. Je me bats contre cela. C’est un combat difficile, mais je suis persévérant. »

Afin de poursuivre sa carrière, le chanteur mise sur les valeurs du blues. « Si vous parlez à un bluesman, vous parlez à un passionné. Le blues a inspiré beaucoup de musiques populaires. Vers la fin de l’esclavage et après, c’était le style de musique à la mode. Lors des partys, c’est du blues que l’on jouait. Mais on est en train de le perdre. »