L’avenir des terrains de golf

Le conseil de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a adopté un règlement de contrôle intérimaire (RCI) visant des secteurs qui présentent un potentiel de reconversion en espace vert ou en milieu naturel.

L’avenir de l’ancien golf de Chambly est un enjeu qui préoccupe les citoyens. L’adoption de ce règlement survient quelques semaines après celle du RCI pour protéger davantage de milieux naturels d’intérêt métropolitain et des espèces menacées, et s’inscrit dans le contexte d’urgence climatique qui exige des actions fortes pour renforcer la résilience du grand Montréal et répondre aux demandes des citoyens. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), un avenir viable n’est possible qu’en préservant de 30 % à 50 % des territoires terrestres, aquatiques et maritimes d’ici 2030. « Cette réalité est d’autant plus alarmante qu’il faut désormais agir en milieu urbain, où il ne reste pas assez d’espaces entièrement naturels pour atteindre les cibles », écrit la CMM.

« Il nous offre la possibilité de bien planifier le développement de ce grand espace, un des derniers de la municipalité. » – Alexandra Labbé

Six terrains de golf

Six terrains de golf nécessitant une « attention prioritaire » ont été intégrés à ce règlement, qui entrera en vigueur dès son approbation par la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation : le Golf municipal de Chambly, le Club de golf Beloeil, le Club de golf de Candiac, le Club de golf de Mascouche, l’ancien golf de Rosemère ainsi que le Club de golf Le Boisé à Terrebonne. Ces terrains totalisent près de 284 hectares et sont tous localisés en périmètre urbain, où l’espace disponible est suffisant pour accueillir la croissance démographique d’ici 2041.

D’autres secteurs présentant un potentiel de reconversion en espace vert ou en milieu naturel s’ajouteront au RCI dans une deuxième phase, incluant des terrains de golf. Des études seront en effet réalisées par la CMM, en collaboration avec les municipalités, afin d’accroître encore la superficie d’espaces verts dans le grand Montréal dans le cadre de l’exercice de révision du Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD). Cette démarche répondra ainsi aux besoins en matière d’adaptation aux changements climatiques ainsi qu’à la nécessité d’avoir suffisamment d’espaces verts pour développer des milieux de vie complets.

Aide de Québec demandée

Afin d’appuyer les municipalités dans leurs efforts et de favoriser l’acquisition éventuelle de ces secteurs, la CMM demande au gouvernement du Québec une aide de 100 M$ qui servira à mettre en place un nouvel axe du programme de financement de la Trame verte et bleue. Considérant la contribution de nouveaux espaces verts dans la captation du carbone et l’adaptation aux changements climatiques, cette aide pourrait provenir du Fonds d’électrification et de changements climatiques (FECC) créé par le gouvernement en 2020.

En 2020, la Ville de Chambly avait pris la décision de maintenir le statu quo sur le zonage permis pour le terrain de l’ancien golf afin de prendre le temps de bien réfléchir à son avenir. « Ce RCI vient nous appuyer dans notre décision. Il nous offre la possibilité de bien planifier le développement de ce grand espace, un des derniers de la municipalité, en prenant en compte tous les tenants et aboutissants », communique Alexandra Labbé, mairesse de Chambly.
De son côté, Valérie Plante, mairesse de Montréal et présidente de la CMM, considère alarmants les rapports du GIEC. « Ces rapports imposent aux municipalités de poser des gestes ambitieux et concrets pour accélérer la transition écologique et assurer aux générations futures un avenir viable. Dans ce contexte, nous sommes fiers d’avoir adopté un règlement de protection historique, qui nous permettra de dépasser notre objectif de protection de 17 % du territoire de la CMM. Ce RCI démontre le leadership environnemental de la région métropolitaine, qui est une priorité que nous partageons avec la population », exprime-t-elle. (JCN)