Chambly : lancement du cahier Les Saynètes de la seigneurie de Chambly
L’historien, spécialiste de la vallée du Richelieu, Réal Fortin, et la romancière chamblyenne Louise Chevrier présentent leur nouveau numéro des Cahiers de la seigneurie de Chambly, intitulé Les Saynètes de la seigneurie de Chambly.
Il s’agit de neuf courts textes de théâtre, des saynètes destinées à l’interprétation historique. Avec des thèmes et des sujets qui couvrent près de 200 ans d’évolution, les auteurs décrivent le cahier comme étant une manière ludique de découvrir l’histoire régionale. « Chaque texte est inspiré d’un événement qui a vraiment eu lieu, à travers des dialogues fictifs », résume la coautrice, Louise Chevrier, qui en était à sa première expérience d’écriture théâtrale.
« On est le résultat de toutes les sociétés qui nous ont précédé. C’est fondamental. » – Louise Chevrier
Passionnés d’histoire
Le duo d’auteurs est passionné d’histoire. Louise Chevrier est impliquée à la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly (SHSC) depuis la fin des années 90. De son côté, Réal Fortin rappelle que ses débuts à la SHSC remontent à 2001. Louise Chevrier y était alors présidente.
« J’ai toujours aimé l’histoire et les contes depuis toute petite. Je pense que ça va ensemble, ce goût pour ces deux choses qui sont parfaitement différentes. C’est intéressant de connaître les sociétés qui nous ont précédé, de savoir comment les gens vivaient autrefois », dépeint Mme Chevrier. Elle considère l’importance de se connaître mieux en temps réel quand on est conscient de son passé. « On est le résultat de toutes les sociétés qui nous ont précédé. C’est fondamental », estime-t-elle.
C’est en questionnant ses élèves à Bordeaux, en France, qu’une forme de déclic s’est effectué en matière d’histoire pour Réal Fortin. « Les élèves connaissaient l’histoire de leur ville. Quand ils m’ont retourné la question, j’ai réalisé que je ne savais que peu de choses. J’ai eu honte », raconte l’homme de Saint-Jean-sur-Richelieu. Premier réflexe, il est ensuite allé lire un livre sur l’histoire de sa ville, qu’il avait pourtant acheté longtemps auparavant.
L’homme aime s’arrêter et penser que quelques centaines d’années plus tôt, des humains ont foulé le même sol que lui, au même endroit. « On ne réalise pas qu’il y a des gens qui ont souffert pour ce que l’on a. C’est une fierté pour moi », complémente celui qui voyait de ses yeux, pour la toute première fois, le résultat fini de l’œuvre à laquelle il a contribué.
Détruire le passé
Réal Fortin soulève la tendance que peut avoir l’humain à répéter les mêmes erreurs, d’une société à une autre. « Quand c’est fini, on détruit et on recommence. On réinvente le monde. Nous, on est bons, on est meilleurs que le passé, et on juge beaucoup », observe-t-il. Il appréhende que des actions posées présentement seront mal vues dans l’avenir.
Louise Chevrier rebondit sur le sujet en parlant des églises. « Que seraient nos villages et paroisses sans nos églises? C’est une caractéristique des sociétés qui nous ont précédé ayant marqué notre paysage. Même des non-croyants voient disparaître une église avec tristesse », remarque-t-elle.
Parlant de » destruction », le journal en a profité pour questionner le duo sur sa vision de la destruction imminente de l’usine patrimoniale Bennett Fleet. « Je trouve ça triste, indiquent les deux membres de la SHSC. C’est un patrimoine industriel majeur très important dans l’histoire de Chambly. C’est dommage que ça disparaisse. C’est inscrit dans la philosophie du développement durable », ajoute Mme Chevrier.
Un 45e anniversaire pour la SHSC
Le 29 septembre, au cours des Journées de la culture, la SHSC commémorera, dans ses nouveaux locaux, son 45e anniversaire d’existence au cours d’une activité d’inauguration, de 15 h à 17 h.
À cette occasion, elle recevra ses membres et la population en général. Plusieurs activités sont prévues. Les citoyens pourront profiter de ce moment pour visiter l’édifice complètement réaménagé et en apprendre davantage sur son histoire. Rappelons que ce bâtiment, situé à l’arrière de la mairie, a fait l’objet d’importants travaux de restauration et de mise à niveau. Dans le cadre des festivités, l’organisme organisera des visites guidées du Chambly historique, à 14 h 30 et à 17 h, et procédera au lancement de l’œuvre de Mme Chevrier et M. Fortin.
Réfection du bâtiment
Construit en 1931, le bâtiment marquant de l’histoire de la municipalité de Chambly-Bassin a été cité par la Ville de Chambly en 2006. L’édifice a logé les équipements des pompiers pendant 50 ans avant d’accueillir des services administratifs, notamment le Service des permis et de l’urbanisme, de même que les archives municipales. De 2001 à 2017, il a également abrité des organismes communautaires.
Afin de préserver l’histoire du bâtiment malgré sa mise aux normes, les rénovations apportées à l’ancienne caserne de pompiers du Village-du-Bassin-de-Chambly respectent l’architecture d’origine du bâtiment. Les travaux, de l’ordre de 1,8 M$, ont été entièrement subventionnés par le Programme de la taxe sur l’essence et de la contribution du Québec (TECQ). Le projet fait également l’objet d’une aide financière de 170 000 $ de la part du ministère de la Culture et des Communications dans le cadre du Programme de soutien au milieu municipal en patrimoine immobilier, sous-volet 1b : restauration du patrimoine immobilier de propriété municipale.