Laitier, un métier qui se transmet de génération en génération

Depuis les années 1950, un ou plusieurs membres de la famille Raymond se promènent de porte en porte pour livrer du lait et d’autres aliments aux commerces et aux résidents de Chambly et Carignan. Le métier traditionnel de laitier a su perdurer à cause de

Marie-Andrée Venne-Raymond a accepté d’accueillir le Journal de Chambly dans le camion de l’entreprise Le laitier F.P. Raymond pour lui raconter l’histoire de sa famille tout en réalisant quelques livraisons. La jeune femme s’occupe désormais de l’entreprise familiale avec son père, Pierre Raymond.

Un peu d’histoire

Le grand-père de Marie-Andrée, Fernand Raymond, a commencé à travailler dans ce domaine alors qu’il avait une trentaine d’années. La Laiterie Mont Bruno – qui est devenue l’usine d’Agropur en 1979 et a fermé ses portes en mai 2016 – recherchait à ce moment un laitier pour desservir Chambly.

À cette époque, Fernand Raymond ne disposait pas d’un camion réfrigéré. Il conduisait une station wagon qu’il remplissait de bouteilles de verre remplies de lait. Afin de le garder au frais, il concassait de la glace qu’il répandait sur les bouteilles recouvertes d’une bâche. La glace concassée est demeurée son outil de travail jusqu’en 1967 et les bouteilles de verre jusque dans les années 1970. Le plastique puis le carton et les sacs ont ensuite pris le relais.

«Dans le temps, en campagne, les résidents attendaient leur lait au bord de la rue, racontent Marie-André et Pierre. Ils disposaient aussi d’une carte pour indiquer s’ils voulaient du lait ou non. À cette époque, le laitier passait chaque jour.»

M. Raymond se rappelle même que son père reprenait des bouteilles qu’il avait laissées aux portes après que l’inspecteur soit passé vérifier le nombre de litres vendus. Aujourd’hui, il arrive encore aux laitiers de laisser du lait aux portes, quand les clients ne sont pas là. Certains laissent même des glacières à leur disposition quand il fait trop chaud.

En plus du lait, Fernand Raymond livrait des produits alimentaires de toutes sortes. Aujourd’hui, ses descendants ont réduit leurs provisions, mais ils vendent encore les produits dérivés du lait, de la limonade, des œufs, du pain et des cruches d’eau. Les produits du Garde-manger de François sont aussi en vente le samedi, alors que le camion peut fournir une centaine de résidences.

La relève

Pierre Raymond a commencé à aider son père il y a une trentaine d’années puis, plus récemment, il a acheté l’entreprise. Dès l’âge de 12 ans, sa fille a commencé à travailler avec lui le samedi. À 16 ans, elle s’occupait de la compagnie à temps partiel. Au moment de décider si elle allait continuer ses études au cégep, Marie-Andrée a plutôt choisi de prendre la relève de l’entreprise. Elle a obtenu un permis de classe deux pour conduire le camion et est devenue laitière à temps plein à l’âge de 19 ans. Dix ans plus tard, elle toujours aussi passionnée.

«Ça s’est fait tout seul, car j’ai toujours été quelqu’un de très sociable. Je travaille bien avec mon père et j’ai l’opportunité de pratiquer mon métier près de chez moi», affirme celle qui réside dans la maison tout juste à côté de l’entrepôt.

Elle mentionne qu’elle a développé une relation particulière avec ses clients qui sont devenus des amis. Une certaine Mme Boivin lui fait même des biscuits le samedi.

Du lait à domicile: comment ça fonctionne ?

La livraison résidentielle se fait les mardis, jeudis, samedis, selon les secteurs. Les laitiers s’assurent de se présenter aux résidences à un moment de la journée qui convient aux clients. Le lait vendu est exclusivement celui produit par Agropur, soit du lait des marques Québon et Natrel. Le dernier est plus filtré et se conserve donc plus longtemps. Le prix est plus élevé, car la marge de profit peut aller jusqu’à 50%. Toutefois, les clients évitent de se déplacer à l’épicerie ou au dépanneur.

Le laitier F.P. Raymond: 514-812-1259 ou 514-993-5238.