L'Agence des services frontaliers semoncée par le VG

OTTAWA. L’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) se fait taper sur les doigts par le vérificateur général (VG).

Dans son rapport rendu public mardi, l’agent du Parlement conclut que l’ASFC laisse passer entre les mailles de son filet des marchandises qui «contreviennent aux lois canadiennes en matière d’exportation».

Parmi ces envois pourraient se trouver des drogues illégales et des technologies illicites liées aux armes, a prévenu Michael Ferguson en conférence de presse à Ottawa, en marge du dépôt de l’audit effectué par son bureau.

En laissant de telles marchandises franchir sa frontière, le Canada pourrait contrevenir à certains de ses engagements internationaux sur le contrôle de ses exportations, a souligné le VG.

«Vous savez, ces ententes internationales sont en place pour des raisons de sécurité», a-t-il fait remarquer.

«Nous devons faire notre part au chapitre du contrôle des exportations, car il s’agit d’un élément important en matière de sécurité internationale», a enchaîné M. Ferguson.

Et l’ASFC est «la dernière ligne de défense du Canada contre l’envoi hors du pays de marchandises qui contreviennent aux lois du Canada en matière d’exportation», a souligné le VG.

Mais voilà, l’agence fédérale ne dispose pas «des pouvoirs, des méthodes et des contrôles» pour prévenir l’exportation «d’envois non conformes» et a, par conséquent, «manqué des occasions» d’empêcher que ceux-ci ne quittent le pays, a-t-il observé.

M. Ferguson a entre autres relevé que l’ASFC n’est pas en mesure de traiter toutes les déclarations d’exportation qui lui sont acheminées. Ainsi, pendant la période visée par l’audit, 20 pour cent des envois considérés à risque élevé n’ont pas été inspectés, a-t-il illustré.

L’agence, qui a notamment pointé du doigt un manque de ressources humaines pour justifier les manquements au chapitre de l’examen des envois ciblés, a accepté l’ensemble des six recommandations formulées par le chien de garde du gouvernement fédéral.

Le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, a soutenu qu’un plan «pour composer tant avec les défis technologiques que les enjeux en matière de ressources humaines» était déjà en place et que «des mesures correctives» seraient apportées d’ici la fin de l’année.

Il n’a pas été en mesure de se prononcer sur les implications financières du déploiement du plan en question. «On devra attendre ce que le budget nous réserve», s’est-il contenté d’offrir en mêlée de presse.

La Presse Canadienne