L’achat local populaire
Le concept de l’achat local est devenu tendance depuis une dizaine d’années. Il a connu un tel succès, que même les municipalités se sont dotées de politiques d’achat local. Voici un portrait de la région à ce sujet.
Sur les huit villes couvertes par le Journal de Chambly, trois d’entre elles ont une politique ou des dispositions particulières en vue d’encourager l’achat local.
Carignan
Le conseil municipal a adopté sa Politique d’achat local le 10 janvier dernier.
Elle s’applique aux achats dont le montant peut aller jusqu’à 5 000 $ incluant les taxes. Toutefois, cette limite peut varier si les achats sont des contrats négociés ou faits dans un contexte de regroupement d’achats.
Ainsi, la Ville pourra octroyer un contrat à un fournisseur local qui, à qualité équivalente ou meilleure, ne fournit pas nécessairement le plus bas prix.
Or, le prix soumis par l’entrepreneur en question ne peut dépasser de plus de 10 % celui d’un fournisseur extérieur.
Les commerçants souhaitant faire partie du portail de fournisseurs de Carignan pourront s’inscrire sur le portailmunicipalfournisseurs.com
« On n’a pas de politique automatique en soi pour l’achat local, mais c’est sûr que nous sommes sensibilisés à ça et encouragés à acheter local et régional. »
– Philippe Gaudet, directeur général de Saint-Mathias
Chambly
Du côté de Chambly, la municipalité a adopté en 2004 une Politique de recherche de prix et d’achat local.
En vertu de celle-ci, les achats faits par la municipalité se feront d’abord chez les commerçants ayant leur place d’affaires à Chambly. Ceux-ci devront soumissionner aux contrats donnés par la Ville.
« Pour tout achat inférieur à 10 000 $, le fournisseur local bénéficie d’une marge préférentielle de prix d’un maximum de 5 % du prix du plus bas fournisseur. Pour tout achat entre 10 000 $ et 24 999,99 $, le fournisseur local bénéficie d’une marge préférentielle de prix d’une somme maximal de 500 $ du prix du plus bas fournisseur », peut-on lire dans le document.
Sainte-Angèle-de-Monnoir
À Sainte-Angèle, le conseil municipal a adopté sa Politique d’achat local pour les biens et services de moins de 25 000 $ en 2017.
Elle compte les mêmes dispositions en ce qui a trait à l’achat local que la politique chamblyenne.
Les commerçants qui veulent s’inscrire au dossier des fournisseurs municipaux peuvent envoyer leurs renseignements par courriel à : info@sainteangele-de-monnoir.ca.
Dans tous les cas, les politiques et dispositions de ces villes sont soumises au respect de la Loi sur les cités et villes.
Politique de gestion contractuelle
La Loi sur les cités et villes exige aux municipalités d’adopter une politique de gestion contractuelle qui s’applique à tout contrat. Elle doit prévoir :
« Des mesures favorisant le respect des lois applicables qui visent à lutter contre le truquage des offres; des mesures visant à assurer le respect de la Loi sur la transparence et l’éthique en matière de lobbyisme (chapitre T-11.011) et du Code de déontologie des lobbyistes (chapitre T-11.011, r. 2) adopté en vertu de cette loi; des mesures ayant pour but de prévenir les gestes d’intimidation, de trafic d’influence ou de corruption; des mesures ayant pour but de prévenir les situations de conflits d’intérêts; des mesures ayant pour but de prévenir toute autre situation susceptible de compromettre l’impartialité et l’objectivité du processus de demandes de soumissions et de la gestion du contrat qui en résulte; des mesures visant à encadrer la prise de toute décision ayant pour effet d’autoriser la modification d’un contrat. »
En conformité avec cette loi, les municipalités de Richelieu, Marieville, Saint-Césaire et Saint-Mathias-sur-Richelieu ont adopté une telle politique de gestion contractuelle, mais aucune disposition de ces politiques ne prévoit la promotion de l’achat local.
« On n’a pas de politique automatique en soi pour l’achat local, mais c’est sûr que nous sommes sensibilisés à ça et encouragés à acheter local et régional lorsqu’on octroie les contrats. Le tout, bien sûr, dans le respect de la loi », a commenté Philippe Gaudet, directeur général de la Ville de Saint-Mathias.
Autres initiatives
La Chambre de Commerce et d’Industrie du Bassin de Chambly (CCIBC), qui regroupe les hommes et femmes d’affaires de Chambly, Richelieu, Carignan et Saint-Mathias-sur-Richelieu, a mis de l’avant un programme pour encourager l’achat local. Appelé J’achète local. C’est génial ! Il visait à promouvoir les producteurs et commerçants locaux en proposant des rabais aux citoyens membres du programme.
« Ç’a débuté à la fin de 2015, si je me souviens bien. On voulait encourager les citoyens et on se disait que ça encouragerait les Villes également à acheter localement. En tout, ce sont quelque 1 800 membres qui avaient une carte consommateurs », raconte Brigitte Dionne, présidente de la CCIBC.
Elle confie également que ce programme subira une réorganisation majeure dans un futur très proche. « On est en train de revoir complètement le programme, car au fil du temps, on s’est rendu compte que nos marchands n’avaient pas le temps de s’occuper des promotions de ce programme. On rencontre présentement les administrations municipales et on aura une nouvelle proposition à présenter aux citoyens bientôt », ajoute-t-elle.