Labbé veut rétablir un climat de confiance
Élue avec une forte majorité sur ses deux adversaires, Alexandra Labbé a été nommée la première mairesse de Chambly.
Le Journal s’est entretenu avec celle qui sera officiellement assermentée le 2 juillet, avant la séance du conseil, afin de voir comment elle entrevoyait la suite.
Maintenant que vous êtes mairesse, quelles sont les premières actions/mesures que vous prendrez?
« Déjà, j’ai fait une première approche auprès des gens de la mairie. Je suis allée me présenter et les saluer. Il me reste encore beaucoup de monde à voir. Je n’ai pas de temps à perdre, j’ai beaucoup de choses à faire. Ma priorité est la prochaine séance du conseil (le 2 juillet). Avant celle-ci, mes deux collègues (Marie Lise Desrosiers et Julie Daigneault) et moi serons assermentées devant le public par souci de transparence. »
Quels dossiers attaquerez-vous en premier au cours des prochains mois?
« Le premier défi sera l’ouverture du Pôle culturel. Je veux m’assurer qu’il ouvre dans les temps et que tout soit fait comme il faut. Il y aurait aussi un compte rendu à faire concernant les erreurs dans ce dossier. On va essayer de perdre le moins possible et tenter de l’aimer beaucoup. Il y a également le dépôt du bilan financier. On est en retard. Il sera déposé le 10 juillet lors d’une séance extraordinaire. Ce sont les deux gros dossiers. Ensuite, il y a beaucoup de trucs qu’on veut changer, dont la façon de travailler pour que ce soit plus transparent et avoir moins de papiers. Il y a beaucoup de choses que j’aimerais réaliser rapidement, mais je ne peux le faire pour certaines à cause de délais légaux. »
Avec un taux de participation de seulement 25 %, comment réussirez-vous à rallier la majorité de la population et à intéresser les citoyens à la politique municipale?
« Ce n’est pas nouveau que les élections municipales ne fassent pas courir les foules. Aux dernières élections municipales, le taux était de moins de 50 %. Pour une élection partielle, un 23 juin, le défi était immense. À 25 %, je suis impressionnée. Avec 80 %, je suis à 800 votes de ce que M. Lavoie avait obtenu (en 2017). C’est significatif. C’est aussi toute l’équipe de Démocratie Chambly qui est élue, c’est donc un message que les gens nous font confiance pour régler la crise. La barre est haute et la pression est forte. Il faut faire nos preuves. Toute la campagne a été axée sur l’ouverture et l’échange, on va continuer dans le même esprit. »
Comment réagissez-vous au fait que certains reprochent la proximité entre votre parti et le Mouvement citoyen de Chambly?
« Le Mouvement citoyen, c’est un citoyen parmi les autres. Tous les citoyens seront reçus de la même façon. Je ne comprends pas comment le MCC pourrait diriger Démocratie Chambly. Ce n’est pas comme un directeur de compagnie qui pourrait donner un contrat à son entreprise. Qui peut manipuler qui, dans ça? Ce sont des citoyens qui s’expriment sur des enjeux, il n’y a pas d’intérêt (pécuniaire). Pour y avoir un conflit, il faut que quelqu’un en tire profit. Qui tire profit? Il n’y a rien à gagner autre que de faire la lumière sur Chambly. J’espère qu’ils vont encore venir au micro pour poser des questions. »
Certains auraient préféré que des indépendants soient élus afin qu’il n’y ait pas de ligne de parti. Qu’en pensez-vous?
« Il n’y a pas de ligne de parti, il n’y en a jamais eu. Je n’aurais pas adhéré à un parti au sein duquel je n’aurais pas pu dire mon opinion et mener des discussions. Personne n’aurait fait le saut en politique avec Démocratie Chambly s’il fallait suivre quelqu’un aveuglément. Des élus indépendants ou notre équipe, les citoyens seront aussi bien servis. On a des valeurs qui nous rassemblent, soit la transparence, la participation citoyenne et l’intégrité qui vont toujours rester. On va aussi travailler avec quatre indépendants. »
Leur permettrez-vous d’assister aux réunions plénières?
« Oui, ils pourront assister aux rencontres. J’ai vécu l’exclusion, je ne veux pas la faire vivre à d’autres. Si quelqu’un ne veut pas, je ne le forcerai pas. Ma porte sera toujours ouverte pour tout le monde et je serai mairesse à temps plein. »
Comment comptez-vous gérer la Ville avec la tutelle? Souhaitez-vous que les tuteurs quittent Chambly prochainement?
« Je veux faire les choses comme il faut. Ils auront mon entière collaboration. Je veux tirer le maximum de leur enseignement et de leur expérience. Je le vois comme un tremplin pour restaurer un climat de confiance. »
Que pensez-vous pouvoir accomplir au terme du mandat de deux ans et demi?
« Il est difficile d’y répondre. Il y a encore quelques surprises qui vont m’arriver. Il y a des choses que je n’ai pas encore pu vérifier. Je veux surtout réussir à rétablir un climat de confiance où tout le monde pourra respirer mieux, les fonctionnaires et les citoyens. Je veux aussi que la tutelle se termine. En deux ans et demi, j’ai bon espoir que ce sera fini. Pour le reste, on verra. Sans bilan financier, c’est difficile de se positionner. Avec les dépassements de coût du Pôle culturel, ça change la donne pour le budget. Dans mon programme, il y a des idées qui peuvent être réalisées à faible coût. C’est difficile de dire si je réussirai à en accomplir 90 % ou 50 %. »